La ville de Haskanita, passée sous contrôle de l’armée soudanaise, dans la province du Darfour a été détruite, selon le constat effectué samedi par une mission des Nations unies. Elle se trouvait à proximité de la base de la Mission africaine au Soudan qui a été attaquée le 29 septembre dernier. Les groupes rebelles du Darfour accusent les forces armées soudanaises d’avoir rasé la localité.
La ville de Haskanita, dans la province soudanaise du Darfour, a été rayée de la carte selon les Nations unies. La localité « a été totalement incendiée à l’exception de quelques bâtiments », a constaté samedi une mission de l’ONU. Actuellement contrôlée par l’armée soudanaise qui l’a reprise aux rebelles, Haskanita était la localité voisine de la base militaire de la mission africaine au Soudan (Amis) dont l’attaque, le 29 septembre dernier, avait fait 10 morts. La plus lourde perte jamais enregistrée par la force de l’Union africaine (UA) depuis son installation au Darfour en 2004. L’organisation panafricaine soupçonne des factions rebelles d’être impliquées dans l’attaque de ses hommes.
Exilé au Tchad, Souleiman Jamous du Mouvement de libération du Soudan (SLM-Unité), l’un des groupes rebelles présents au Darfour, a accusé ce lundi l’armée soudanaise d’avoir rasé le village en guise de représailles à cette attaque. « L’armée a lancé une offensive contre la ville après l’attaque contre l’Amis », a confié le rebelle à l’AFP. « Certains civils, a t-il poursuivi, se sont attardés dans la ville et ont été la cible de représailles de l’armée ». Le dernier bilan qu’il a communiqué à l’agence Reuters fait état de 105 morts. Haskanita comptait envron 7 000 habitants.
L’armée soudanaise dément toute implication
Selon Haroun Abdul Hameed, le porte-parole britannique du Mouvement pour l’égalité et la Justice (JEM), ces accusations se fondent sur une photographie qui montre un tank militaire de couleur verte dans la ville de Haskanita. « Les rebelles n’ont pas de tank » et « les véhicules de l’Union africaine sont blancs », a-t-il confié à la BBC. Seule l’armée soudanaise, d’après lui, possède des engins de cette couleur. L’accusation a été démentie, ce lundi également, par le porte-parole des forces armées soudanaises dans la presse locale. Il assure dans le journal indépendant al-Ayam que « l’armée a pris le contrôle de la ville sans résistance ». Une autre mission de l’ONU a été envoyée dans la ville détruite.
Les différentes parties prenantes à la guerre civile que connaît le Darfour depuis 2003 doivent entamer des pourparlers le 27 octobre prochain à Tripoli, en Libye. Une force mixte Union africaine (UA)-ONU de 26 000 hommes doit être déployée dans les prochains mois au Darfour. Le conflit dans cette province de l’Ouest du Soudan a déjà fait près de 200 000 morts et plus de deux millions de déplacés.
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