Soudan : la médiation turque, un espoir pour la paix ?


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Le chaos au Soudan
Le chaos au Soudan

La guerre qui ravage le Soudan depuis près de deux ans pourrait-elle enfin trouver une issue grâce à une médiation turque ? Ce week-end, le chef de l’armée soudanaise, le général Abdel Fattah al-Burhan, a exprimé son soutien à une initiative proposée par le président turc Recep Tayyip Erdogan.

Cette intervention, accueillie avec prudence mais espoir, pourrait apporter du changement dans un conflit complexe aux ramifications régionales.

Un conflit qui déchire le Soudan

Depuis avril 2021, le Soudan est le théâtre d’une guerre sanglante opposant les forces armées soudanaises, dirigées par al-Burhan, et les Forces de soutien rapide (FSR), menées par Mohamed Hamdan Dagalo, connu sous le nom de Hemetti. Ce conflit, nourri par des tensions politiques et des rivalités personnelles, a causé des dizaines de milliers de morts, forcé des millions de personnes à fuir, et plongé le pays dans une crise humanitaire sans précédent.

Les tensions sont aggravées par des accusations mutuelles d’ingérence extérieure. Les Émirats arabes unis, en particulier, sont accusés par Khartoum de fournir des armes aux FSR, des allégations systématiquement démenties par Abu Dhabi.

La proposition turque : un chemin vers la paix ?

Lors d’une rencontre à Port-Soudan, le vice-ministre turc des Affaires étrangères, Burhanettin Duran, a transmis une offre de médiation du président Erdogan. Cette initiative, déjà saluée par les Émirats arabes unis, vise à désamorcer les tensions entre les deux camps et leurs soutiens régionaux.

Le ministre soudanais des Affaires étrangères, Ali Youssef, a souligné l’importance d’amis comme la Turquie dans ce processus. Selon lui, cette médiation pourrait « conduire à la réalisation de la paix au Soudan« .

Cependant, des analystes rappellent que l’efficacité d’Ankara dépendra de sa capacité à aller au-delà de simples négociations. La Turquie, avec sa présence affirmée en Afrique de l’Est, devra mobiliser d’autres acteurs régionaux pour renforcer sa crédibilité et éviter que cette initiative ne reste lettre morte.

Une diplomatie sous pression

La Turquie ne cache pas ses ambitions dans la région. Fort de son expérience dans la Corne de l’Afrique et de ses relations diplomatiques solides, Ankara veut s’imposer comme un médiateur incontournable. Toutefois, les défis sont nombreux.

La stratégie turque repose sur sa capacité à convaincre non seulement les Soudanais, mais aussi les Émirats arabes unis, de s’engager sincèrement dans ce processus de paix. Or, les tensions persistantes entre ces deux acteurs risquent de limiter la portée de cette médiation.

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