Le conflit qui oppose l’Ethiopie à l’Erythrée a engendré depuis quelques années un afflux de très nombreux Erythréens qui viennent se réfugier au Soudan pour fuir les combats. Ce qui n’est pas sans poser de graves problèmes sanitaires dans un pays déjà largement vulnérable.
Le gouvernement soudanais a demandé hier à la communauté internationale de l’aider à accueillir les réfugiés érythréens qui fuient la guerre dans leur pays. Avec l’avancée militaire de l’Ethiopie, le nombre de réfugiés augmente, et le Soudan n’a pas les moyens logistiques et financiers d’assumer un événement d’une telle ampleur. La BBC rapporte qu’environ 50 000 réfugiés ont passé la frontière le mois dernier. Et le Programme alimentaire mondial (PAM) annonçait en mai dernier qu’un demi-million de personnes étaient sur les routes à l’intérieur même de l’Erythrée.
Dans le pays, les villes frontières comme Tesseney -qui compte habituellement 20 000 âmes- ont été largement abandonnées. Dans les dernières semaines de mai, la population est passée du côté soudanais. Elle s’entasse depuis dans les camps improvisés par le gouvernement kenyan, dans la région de Kassala. Les civils ne sont pas seuls à fuir les combats : la BBC estime que sur les 50 000 réfugiés, 18 000 sont des soldats érythréens, qui ont été désarmés par l’armée soudanaise.
Camps insalubres
Cet afflux de réfugiés pose de gros problèmes au Soudan. Il y a quelques mois, le pays avait lancé, en accord avec l’Erythrée et les Nations-Unies, un programme de rapatriement des réfugiés érythréens de longue date -certains sont au Soudan depuis les années soixante. Il doit aujourd’hui abandonner ce plan, et trouver les moyens d’assumer la présence des nouveaux réfugiés sur son sol.
Le principal camp de réfugiés est celui de Laffa, à l’est du Soudan. Il en accueille 32 000. Outre le fait que les températures y avoisinent les 40°, l’eau, la nourriture, et les médicaments font défaut et rendent la situation préoccupante. Dans l’autre camp de Qulsa, les conditions sont légèrement meilleures, mais le nombre de tentes est très insuffisant. Les réfugiés n’ont pas d’abris et la saison des pluies qui arrive laisse envisager le pire au point de vue sanitaire.