
Depuis le début de l’année, la situation des enfants au Soudan, et plus particulièrement dans les camps de déplacés du Darfour, a atteint un niveau critique.
Pris au piège par un conflit qui ne cesse de s’intensifier, 825 000 enfants sont aujourd’hui confrontés à des conditions de vie insoutenables, menacés par la violence, la malnutrition et l’absence d’accès aux soins de base. Face à cette catastrophe humanitaire, les organisations internationales alertent sur un drame sans précédent.
Une violence insoutenable contre les enfants
La guerre qui ravage les États du Darfour a entraîné une augmentation alarmante des violations des droits des enfants. Selon l’UNICEF, le nombre de victimes enfantines a grimpé de 83 % par rapport au premier trimestre 2024. Rien qu’à Al Fasher, plus de 70 enfants ont été tués ou mutilés en moins de trois mois. Le camp de réfugiés de Zamzam, bombardé régulièrement, voit 16 % de ses victimes être des enfants. « La mort est une menace constante pour ces enfants, que ce soit à cause des combats qui les entourent ou de l’effondrement des services vitaux », avertit Sheldon Yett, représentant de l’UNICEF au Soudan.
Le conflit a déjà poussé plus de 600 000 personnes à fuir, dont 300 000 enfants. Les routes d’accès à l’aide humanitaire sont bloquées, rendant l’acheminement des vivres et des soins quasi impossibles. À Al Fasher, environ 900 000 personnes sont piégées, tandis que 750 000 autres tentent de survivre dans le camp de Zamzam. Les pénuries de nourriture, d’eau et de médicaments s’aggravent, plongeant la population dans une situation de détresse extrême. Les prix des denrées alimentaires ont presque doublé en trois mois, mettant la survie des plus vulnérables en péril.
Un risque de famine imminent
La malnutrition atteint des proportions dramatiques. Plus de 450 000 enfants sont en situation de malnutrition aiguë, dont 146 000 souffrent de malnutrition aiguë sévère (MAS), la plus mortelle. Sans accès humanitaire immédiat, 500 000 enfants risquent de mourir. L’UNICEF, en collaboration avec ses partenaires, tente de fournir des traitements et des vivres, mais les stocks s’épuisent rapidement. À Zamzam, les rations destinées aux 2 300 enfants en traitement ne dureront plus que trois semaines.
Face à cette crise sans précédent, l’UNICEF appelle à une action immédiate. « Nous ne pouvons pas fermer les yeux sur ce véritable enfer », alerte Sheldon Yett. L’organisation exhorte toutes les parties en conflit à permettre l’acheminement sans entrave de l’aide humanitaire et à respecter le droit international. Sans intervention rapide, la vie de centaines de milliers d’enfants sera irrémédiablement compromise.