Soudan : l’attaque sanglante d’un hôpital d’El Fasher symbolise l’escalade d’un conflit oublié par l’Occident


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El Fasher
El Fasher

L’attaque meurtrière  samedi 25 janvier 2025 d’un hôpital au Darfour, faisant 70 victimes, met en lumière la spirale de violence qui ravage le Soudan. Depuis avril 2023, le conflit entre l’armée régulière et les forces paramilitaires RSF a fait plus de 28 000 morts et des millions de déplacés. Focus sur une tragédie qui révèle l’impuissance de la communauté internationale.

Une ville assiégée au cœur de la tragédie

L’hôpital maternel saoudien d’El Fasher, au Darfour dans l’Ouest du Soudan, a été la cible ce samedi d’une attaque meurtrière attribuée aux Forces de soutien rapide (RSF). Bilan : environ 70 morts, patients et accompagnants confondus. Cette offensive, qualifiée de « violation flagrante du droit international » par l’Arabie Saoudite, illustre la brutalité croissante du conflit soudanais loin des regards des médias internationaux.

Capitale du Darfour-Nord, El Fasher est devenue le refuge précaire de plus d’un million de personnes, majoritairement des déplacés. Sous siège des RSF depuis mai 2024, la ville a déjà vu périr de nombreux civils. L’ultimatum de 48 heures récemment imposé par les RSF laisse présager une nouvelle escalade des violences.

Les racines d’un conflit dévastateur

Le conflit, qui déchire le Soudan depuis avril 2023, oppose les Forces armées soudanaises du général al-Burhan aux RSF du général Dagalo. Ces dernières sont les héritières des Janjawids, milices tristement célèbres pour leurs crimes contre l’humanité sous le régime d’Omar el-Béchir. Le bilan est catastrophique : plus de 28 000 morts, des millions de déplacés, et des régions entières plongées dans la famine.

Situé près de l’aéroport, l’hôpital saoudien se trouvait en première ligne des affrontements. Malgré les bombardements, le personnel médical poursuivait héroïquement son travail, opérant parfois à la seule lumière des téléphones portables. Le directeur de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, rapporte également des attaques contre d’autres établissements de santé, notamment à Al Malha.

L’échec de la communauté internationale

La perte récente de positions stratégiques, comme la raffinerie de Khartoum, semble pousser les RSF vers des actions toujours plus désespérées. Les accusations de génocide, particulièrement dans les zones peuplées par des groupes ethniques africains, font écho aux atrocités des années 2000.

Malgré les les tentatives de médiation, notamment par la Turquie, la spirale de violence se poursuit. L’attaque de l’hôpital d’El Fasher symbolise l’échec de la communauté internationale à protéger les civils et l’urgence d’une action coordonnée pour mettre fin à ce conflit dévastateur.

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