Le commandant Abdel Fattah al-Burhan, à la tête du coup d’Etat au Soudan, a expliqué que l’action menée par l’armée est une interpellation face à la division qui s’observe dans ce pays. Il a annoncé la dissolution du Conseil de souveraineté, le limogeage des gouverneurs et la suspension de certaines dispositions du document constitutionnel portant sur la période de transition.
Au lendemain du coup d’Etat mené par les militaires au Soudan, le général Abdel Fattah al-Burhan a tenu une conférence de presse, ce mardi 26 octobre, dans l’après-midi, rapportent les médias de la place. Au cours de cette activité, le commandant de l’armée soudanaise a indiqué que «le pays traverse une période dangereuse et la seule issue est l’unité et la cohésion», ajoutant que ce qu’ils font «n’est pas un coup d’État militaire, mais plutôt une rectification du cours de la révolution».
Violation de l’accord sur la transition démocratique
La conférence de presse de ce mardi intervient dans un contexte très particulier suite au soulèvement de la population après le coup d’Etat annoncé par l’armée, dans la matinée du lundi 25 octobre. A la base, les Soudanais ont brûlé des pneus pour manifester leur mécontentement face à ce coup d’Etat, qui d’après eux, «viole l’accord sur la transition démocratique» signé août 2019, entre les regroupements politiques du mouvement populaire et les généraux, en vue de mettre fin au règne d’Omar el-Béchir, qui était au pouvoir depuis 30 ans.
Dans la matinée de lundi, le commandant de l’armée soudanaise, Abdel Fattah al-Burhan, a mené le très contesté coup d’Etat. D’après des sources sur place, le coup d’Etat mené par l’armée a conduit à l’arrestation du Premier ministre, Abdullah Hamdok, son épouse et d’autres membres de son gouvernement. Une information que le général Abdel Fattah al-Burhan rejette en bloc. Hamdok «est chez moi, dans ma maison pour garantir sa sécurité. Il mène sa vie normalement et rentrera chez lui», a-t-il dit. Pour l’heure, c’est la confusion totale au Soudan.
Le 12 septembre dernier, des informations faisant état d’un coup d’Etat déjoué par l’armée avait été distillées. Les militaires avaient démenti, à travers un communiqué. «Des médias ont relayé de fausses informations selon lesquelles les forces armées auraient déjoué une tentative de coup d’Etat, signalant l’implication de certaines parties par l’intermédiaire de membres de l’armée… Vos forces armées nient catégoriquement ces informations, tout en tenant à achever le processus de changement et à atteindre les objectifs de la révolution soudanaise », avait indiqué l’armée.
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