Alors que le Soudan reste sans cessez-le-feu, les promesses d’accès amélioré à l’aide humanitaire offrent un mince espoir malgré l’impasse des négociations.
Les récentes discussions sur le conflit soudanais, tenues en Suisse, ont suscité de nombreux espoirs quant à un éventuel cessez-le-feu. Cependant, ces négociations se sont achevées sans qu’un tel accord soit atteint. En dépit de cet échec, les belligérants se sont engagés à garantir un accès sécurisé et sans entrave à l’aide humanitaire sur plusieurs routes essentielles. Ces promesses soulèvent des questions sur la possibilité réelle d’améliorer la situation humanitaire dans ce pays dévasté par la guerre.
Un conflit qui perdure
Depuis avril 2023, le Soudan est plongé dans une guerre acharnée opposant l’armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, aux Forces de soutien rapide (FSR) menées par le général Mohamed Hamdane Daglo. Ce conflit a causé des milliers de morts et a forcé des millions de personnes à fuir leurs foyers. Malgré les nombreux appels à un cessez-le-feu, les deux parties continuent de s’affronter, rendant la situation sur le terrain de plus en plus critique.
Les discussions, initiées par les États-Unis et co-parrainées par l’Arabie saoudite, la Suisse et l’ONU, avaient pour objectif principal d’établir un cessez-le-feu et de faciliter l’accès humanitaire. Bien que ce dernier point ait été partiellement atteint, le cessez-le-feu tant espéré n’a pas été conclu. Les FSR, seuls présents physiquement à Genève, ont néanmoins accepté de faciliter l’accès à l’aide humanitaire via trois routes principales : le point de passage frontalier d’Adré vers le Darfour, la route de Dabbah reliant Port-Soudan au nord et une future route via Sinnar.
Les défis humanitaires persistent
Malgré cet engagement, la situation humanitaire au Soudan reste désastreuse. Les organisations humanitaires dénoncent régulièrement l’insécurité qui entrave leurs efforts, alors que plus de 25 millions de personnes souffrent de la faim. Les quelques camions qui ont pu entrer au Soudan ne suffiront pas à répondre aux besoins colossaux des populations. Les médiateurs espèrent que ces premiers pas permettront d’assurer un flux régulier d’aide, mais les défis logistiques et sécuritaires demeurent énormes.
Les FSR ont été accusés de crimes de guerre, notamment de pillages et d’entrave à l’aide humanitaire. Leur engagement à Genève marque cependant un tournant potentiel dans l’acheminement de l’aide. Ils ont accepté de mettre en place un « système de notification simplifié » pour faciliter ce processus, ainsi que de respecter les règles du droit international humanitaire. Cet engagement sera-t-il suffisant pour améliorer les conditions de vie des civils ? Seul l’avenir nous le dira.