Des dizaines de morts sont à déplorer après l’attaque, ce jeudi, d’une base de l’ONU, à Bor, à plus de 150 km au nord de Juba, la capitale du pays. Des individus armés ont tiré sur des réfugiés.
Près de 5 000 réfugiés sud-soudanais sont réfugiés dans la base de l’ONU à Bor, capitale de l’Etat pétrolifère de Jonglei dans le centre du pays. Des assaillants ont pénétré dans l’enceinte de la base, ce jeudi, et ont tirés sur les réfugiés, faisant des dizaines de morts.
Bilan provisoire : 58 morts
« 48 cadavres, dont des enfants, des femmes et des hommes, ont été retrouvés dans la base. Les corps de 10 attaquants ont été trouvés à l’extérieur de la base. Le nombre total de tués est de 58, mais ce nombre pourrait augmenter car plus de 100 personnes ont été blessées, certaines très gravement », a indiqué le responsable du programme d’aide humanitaire pour la mission des Nations unies au Soudan du Sud (MINUSS), Toby Lanzer. L’attaque a pris ce camp par surprise et la violence de l’opération a fait des ravages.
Des civils armés se sont présentés au camp « en se faisant passer pour des manifestants pacifiques », selon un communiqué de l’ONU, qui désiraient présenter une pétition à l’ONU. Ils ont ensuite ouvert le feu. Des casques bleus indiens et sud-coréens qui stationnaient dans la base ont été blessés. Le ministre sud-soudanais de l’Information, Michael Makuei, a déclaré qu’un « très grand nombre » d’hommes armés de fusils avaient pris le dessus sur les forces gouvernementales en précisant que les assaillants voulaient venger la prise de la ville de Bentiu par les forces rebelles, il y a deux jours de cela.
Les combats font rage aux alentours de la ville de Bentiu
L’armée du Soudan du Sud a révélé jeudi qu’il y avait « toujours des combats » aux alentours de la ville de Bentiu, qu’elle tente de récupérer. « Bentiu est encore entre les mains des rebelles, mais nous nous en approchons », a affirmé le porte-parole de l’armée, Philip Aguer, rapporte l’AFP.
Toby Lanzer, a déclaré être « scandalisé par l’attaque de jeunes hommes armés contre des civils réfugiés » sur cette base de la Minuss à Bor. Depuis le début du conflit, cette ville a changé de main à plusieurs reprises entre les forces loyalistes partisans du président de la République, Salva Kiir, et les rebelles de son ex-vice président, Riek Machar, limogé en juillet 2013.
Des hommes armés avaient déjà attaqué une base de l’ONU, en décembre dernier, dans la ville d’Akobo, dans le même Etat de Jonglei. Ils avaient tué plus de 11 civils et deux casques bleus indiens.
Autour de 67 000 civils seraient actuellement réfugiés dans les différentes bases de l’ONU au Soudan du Sud. Ils recherchent une protection dans ce conflit qui a pris une dimension ethnique entre les Dinka, l’ethnie du président Salva Kiir, et les Nuer, de Riek Machar. Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a averti, ce mercredi, contre un risque de famine dans le pays qui assiste à une recrudescence des combats.