Le Soudan du Sud fête, ce jeudi, ses quatre ans d’indépendance dans le plus profond chaos. En effet, le pays est en proie à une guerre civile, depuis décembre 2013.
L’ambiance n’est pas à la fête au Soudan du Sud alors qu’il célèbre, ce jeudi 9 juin 2015, ses quatre ans d’indépendance. Après des décennies de guerre entre le Soudan et le Soudan du Sud, ce dernier obtient son indépendance, en 2011. Mais deux ans après, le pays connaît une guerre civile entre les eux principales ethnies, dinka et nuer. Une guerre civile qui met à mal le plus jeune pays d’Afrique.
Le Soudan du Sud vit désormais un véritable drame humain. Après être sorti du joug du Soudan, le pays replonge dans une guerre sans fin marquée par la rivalité entre son Président Salva Kiir de l’ethnie dunka et le Vice-président Riek Machar de l’ethnie nuer. Une rivalité qui a dégénéré en un véritable conflit ethnique marqué par une scission de l’armée et des massacres sans précédent.
En effet, des femmes et filles ont été victimes de viols collectifs, des garçons ont été émasculés, la famine guette le pays. De plus, de jeunes enfants ont été contraints à devenir des soldats. La population a besoin d’une aide d’urgence en nourritures et médicaments, selon le directeur d’Oxfam pour le Soudan du Sud. Le pays est également en quasi-faillite, et les autorités ont dû faire imprimer de la monnaie au Qatar avec un taux de change très défavorable, explique le New York Times. Difficile dans un tel climat délétère, de célébrer la fête d’indépendance.
La communauté internationale, inquiète de l’ampleur que prend le conflit, a décidé de réagir en accusant les combattants des deux camps d’avoir commis des massacres dans lesquels des dizaines de milliers de civils sont morts. Par ailleurs, le conseil de sécurité de l’ONU a gelé, au courant de la semaine dernière, les avoirs financiers et interdit de voyager six chefs militaires sud-soudanais issus des deux camps.
Afin de mettre un terme au conflit, Riek Machar préconise la démission du Président Salva Kiir. Ce qui n’est pas pour bientôt et laisse présager que le conflit n’est pas prêt de connaître son épilogue.