Les rebelles sud-soudanais ont mis en garde, ce mardi, contre un risque de « retour à la guerre si le gouvernement met en œuvre son projet de multiplier par trois le nombre d’Etats dans le pays, remettant en cause l’accord de paix.
A quand une véritable paix au Soudan du Sud ? Les rebelles sud-soudanais ont mis en garde, ce mardi 6 octobre 2015, contre un risque de « retour à la guerre » si le gouvernement met en œuvre son projet de multiplier par trois le nombre d’Etats dans le pays. Une mesure qui remettrait en cause l’accord de paix signé, fin août, par le Président Salva Kiir et son adversaire Riek Machar, l’ancien Vice-président du dirigeant soudanais par ailleurs chef des rebelles. Les deux hommes sont en conflit depuis décembre 2013 pour la lutte du pouvoir.
La grogne des rebelles a en effet débuté lorsque le Président Salva Kiir a signé, ce vendredi, un décret devant faire passer de 10 à 28 le nombre d’Etats. Une mesure qui fait tomber à l’eau le partage du pouvoir qui était consenti dans l’accord de paix visant à mettre fin à la guerre civile qui ravage le pays depuis décembre 2013. Selon le porte-parole des rebelles, Mabior Garang, « l’objectif de cette décision unilatérale est d’exacerber les sentiments tribaux des peuples du Soudan du Sud, pour qu’il y ait un retour à la guerre », soulignant que la mise en œuvre de ce décret présidentiel « causerait en réalité l’effondrement » de l’accord de paix.
Pas plus tard que le 26 août dernier, pour la énième fois, les deux parties ont conclu un accord de paix. Mais comme toujours, les deux camps s’accusent mutuellement de l’avoir violé et les combats continuent de plus belle dans certaines régions du pays. L’ONU accuse d’ailleurs régulièrement les deux parties de ne pas respecter les accords de cessez-le-feu.
Depuis décembre 2013, le Soudan du Sud est ravagé par une violente guerre civile entre Salva Kiir, soutenu par l’armée et Riek Machar qui dirige aussi des hommes armés acquis à sa cause. Les deux camps ont tous les deux multipliés les massacres de populations, poussant plus de deux millions de personnes à fuir le pays. Selon les estimations de l’ONU, des dizaines de milliers de personnes ont été tuées dans le sanglant conflit, poussant les organisations de défense des droits de l’Homme à tirer la sonnette d’alarme.