Le gouvernement sud-soudanais et les rebelles n’ont pas repris jeudi, comme prévu, les pourparlers en vue d’un accord de paix. Les menaces de Washington et Bruxelles pèsent sur les protagonistes.
Les autorités sud-soudanais et les rebelles n’ont pas repris ce jeudi, à Addis Abeba, capitale de l’Ethiopie, les négociations pour un accord de paix, contrairement à ce qui était prévu, et ce, malgré les menaces de sanctions lancées par Washington et Bruxelles.
Le deuxième cycle des pourparlers, entamé le 11 février, avait été suspendu le 4 mars. Le camp du président Salva Kiir et celui de l’ex-vice président Riek Machar peinent à trouver un terrain d’entente. En cause, le sort de onze anciens hauts responsables politiques, accusés, au même titre que Riek Machar, de tentative de coup d’Etat. Ils avaient été arrêtés peu après l’éclatement des combats le 15 décembre à Juba entre l’armée gouvernementale et les forces loyales à Machar. Sept d’entre eux ont été libérés et envoyés au Kenya, alors que les quatre autres sont jugés depuis le 11 mars à Juba. L’ex-vice président réclame leur libération.
Aussi, Juba refuse que les sept hauts responsables libérés participent aux pourparlers. « Notre équipe de négociateurs ne s’est pas rendue à Addis Abeba », a confirmé à Juba, Ateny Wek Ateny, porte-parole du gouvernement sud-soudanais, expliquant que celui-ci contestait la récente décision de la médiation d’intégrer ces sept ex-responsables aux pourparlers.
Juba attend donc « des clarifications » de la part de l’Igad (Autorité intergouvernementale pour le développement), qui regroupe plusieurs pays d’Afrique de l’Est et qui chapeaute la médiation. « Si cette clarification arrive aujourd’hui ou demain, notre équipe partira » pour Addis Abeba, déclare le gouvernement.
De son côté, le porte-parole du camp Machar a indiqué que « le gouvernement n’est pas sérieux en ce qui concerne les pourparlers », rapporte l’AFP. Yohannis Musa Pouk estime que pour « une solution globale est nécessaire, la participation des sept prisonniers politiques libérés est donc très importante ».
En l’absence de progrès dans leurs pourparlers, les Etats-Unis et l’Union européenne ont menacé mercredi les deux camps de sanctions si le cessez-le-feu continuait d’être violé. L’Igad a confirmé jeudi la reprise des pourparlers sans préciser de date.