Le président sud-soudanais Salva Kiir a accusé l’ONU, très critique envers son régime, de vouloir monter un gouvernement parrallèle et de vouloir prendre le pouvoir.
Le président sud-soudanais Salva Kiir s’en est violemment pris à l’ONU, très critique vis-à-vis des rebelles sud-soudanais mais aussi de son régime. Le chef de l’Etat a accusé l’ONU de vouloir monter « un gouvernement parallèle ». « Nous ne savions pas que quand la Minuss (Mission des Nations unies au Soudan du Sud) avait été amenée au Soudan du Sud, elle l’a été en tant que gouvernement parallèle. Mais ils l’ont montré de façon très claire dans ce conflit », a-t-il lancé ironiquement dans un discours lundi.
Cette attaque en règle du chef de l’Etat sud-soudanais contre les Nations unies est intervenue alors que l’ONU a dénoncé de multiples atrocités perpétrées par les deux parties au conflit depuis le début des affrontements le 15 décembre. La Minuss a également affirmé faire l’objet de pressions croissantes de la part des deux camps, parce qu’elle héberge des dizaines de milliers de civils dans ses bases à travers le pays.
Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’ONU, a tiré la sonnette d’alarme contre « la tentative d’importants membres du gouvernement et de l’armée sud-soudanais d’entrer de force » dans une base abritant des civils ». L’incident s’est produit dimanche dans la base onusienne de Bor (Etat du Jonglei, est), où l’armée a argué vérifier si des rebelles ne s’étaient pas fondus dans la masse des milliers de réfugiés présents.
Mais selon le président Salva Kiir, l’ONU ne dispose pas de preuves pour pouvoir critiquer l’armée. « Ils (les Nations unies) n’ont pas réussi à nommer le chef de la Minuss co-président de la République du Soudan du Sud. Ils n’ont pas réussi, mais si c’est vraiment la position de Ban Ki-moon, il devrait dire clairement qu’il veut que l’ONU prenne le pouvoir au Soudan du Sud », a fustigé le président sud-soudanais.