L’ONU a dénoncé jeudi de multiples exactions au Soudan du Sud, évoquant des civils ligotés puis exécutés.
Des civils ont été ligotés puis exécutés dans le conflit du Soudan du Sud, a dénoncé jeudi le secrétaire général adjoint aux droits de l’homme Ivan Simonovic. Ce genre d’exactions ont lieu tant dans le camp du président sud-soudanais Salva Kiir que celui de son rival, l’ancien vice-président Riek Machar en confrontation. Les belligérants des deux camps sont tous accusés d’avoir commis des atrocités dans ce conflit qui dure depuis un mois.
Selon Ivan Simonovic, « nous avons vu entre 15 et 20 cadavres en état de décomposition dans la rue. Manifestement les civils sont ligotés avant d’être tués ». Les affrontements entre les deux rivaux ont fait de nombreux morts, les chiffres allant de plus d’un millier à quelque 10 000, et des centaines de milliers de déplacés. Même son de cloche pour Human Rights Watch qui a dénoncé jeudi dans un rapport que « des crimes effarants ont été commis contre des civils pour la seule raison de leur appartenance ethnique ». L’ONG détaille « des tueries généralisées », dont le massacre de 200 à 300 hommes, tués par les forces de sécurité gouvernementales « qui ont tiré systématiquement » sur des membres de l’ethnie Nuer enfermés dans un local, le 16 décembre à Juba, la capitale.
L’ONU a assuré qu’elle enquêterait sur les crimes contre l’humanité commis durant le conflit. Au moins 92 enquêteurs se trouvent sur place, selon le secrétaire général adjoint aux droits de l’homme Ivan Simonovic. Leur premier rapport, a-t-il annoncé, devrait être publié dans environ deux semaines. D’après lui, Bentiu, la capitale de l’Etat de l’Unité, est devenue une « ville fantôme », où près de 40 000 habitants ont fui les combats. « Dès qu’un camp reprend le contrôle de Bentiu, il commet des violations des droits de l’homme et tue des civils », a précisé Ivan Simonovic.