Un convoi de l’ONU, censé transporter de la nourriture, a été intercepté par l’armée sud-soudanaise avec des armes à son bord. L’ONU parle d’un incident regrettable, Juba l’accuse de livrer des armes à la rébellion de l’ex-vice président Riek Machar.
L’ONU a-t-elle tenté de livrer des armes aux rebelles sud-soudanais ? Juba en est quasi-persuadée depuis qu’elle a découvert qu’un convoi de l’ONU, conduit par des casques bleus ghanéens, transportait des armes au lieu de produits alimentaires. L’ONU, qui évoque « une erreur regrettable », a exprimé son agacement face aux accusations de Juba. L’organisation doit envoyer une mission d’enquête au Soudan du Sud afin de faire la lumière sur ce grave incident.
Au Soudan du Sud, les diplomates jugent la réaction des autorités du pays exagérée et déplacées. Les services de l’ONU ont affirmé que Juba exige de fouiller systématiquement tous les convois et avions affrétés par l’ONU, en violation des accords diplomatiques passés avec la mission des Nations unies sur place. A contrario, l’ONU refuse toujours de laisser l’armée sud-soudanais pénétrer dans ses bases où se trouvent des milliers de réfugiés.
L’attitude de Juba montre ainsi le peu de confiance qu’elle accorde à l’intervention de l’ONU pour régler la crise dans le pays. Cette découverte de transport d’armes viendra-t-elle confirmer ses doutes ?
En envoyant une mission d’enquête, les Nations unies veulent prouver à Juba que l’incident est pris très au sérieux à New York. Et selon un diplomate, ce sera aussi l’occasion d’avoir une « franche discussion » avec les autorités sud-soudanaises, rapporte RFI.
