Femmes violées, enfants et réfugiés tués… Malakal, ne tarit pas d’histoires dramatiques et de cadavres. La capitale pétrolière du Soudan du Sud est le triste théâtre de crimes de guerre.
De nouveaux faits de crimes de guerre à Malakal, capitale de l’Etat du Nil supérieur, situé au nord-ouest, ont été rapportés. Les exactions sont devenues habituelles, selon des témoins et des travailleurs humanitaires. Ces derniers décrivent des scènes insoutenables : femmes violées, enfants tués et un nombre incalculable de cadavres abandonnés aux chiens.
Médecins sans frontières (MSF) a été la première ONG à raconter le quotidien de Malakal depuis la reprise de la ville, mercredi dernier, par les rebelles fidèles à Riek Machar, l’ancien Vice-président, aux forces gouvernementales. « Beaucoup d’habitants de la ville ont dû chercher refuge dans la base surpeuplée de l’ONU, à cause de l’insécurité très élevée dans la zone », a expliqué MSF, faisant référence à l’enceinte des Nations Unies où s’entassent plus de 20 000 civils. « Certains de ces déplacés ont signalé à nos équipes des meurtres et des viols de patientes et leurs proches dans le seul hôpital fonctionnant en ville », poursuit l’ONG.
Des femmes violées et tuées
Selon une autre source citée par l’AFP sous couvert d’anonymat, « plusieurs femmes étaient coincées dans l’hôpital universitaire de Malakal. (…) Elles ont été violées à de nombreuses reprises et tuées ». « Les corps montraient des signes de violences sexuelles extrêmes, inimaginables », raconte cette source.
Les victimes seraient essentiellement issues de l’ethnie Dinka, à laquelle appartient le Président Salva Kiir. L’armée régulière à quant à elle été accusée d’avoir tué des Nuer, le groupe ethnique dont fait partie Riek Machar. Les ONG sont unanimes, les deux camps ont commis des atrocités depuis le premier jour du conflit, le 15 décembre 2013, notamment pendant les longues batailles à Bor et à Bentiu.
Des enfants exécutés
Par ailleurs, des miliciens auraient tué des groupes de personnes, dont des enfants. Le porte-parole de la Mission de l’ONU au Soudan du Sud (MINUSS) à Juba, Joe Contreras, a mentionné « l’exécution extra-judiciaire de deux enfants en dehors de l’enceinte » de l’ONU, « par de jeunes gens armés, qui seraient des alliés » de la rébellion.
Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a qualifié jeudi de « catastrophique » la situation à Malakal.