La communauté internationale s’est engagée à verser 600 millions de dollars d’aide au Soudan du Sud pour lutter contre la famine qui menace le pays en conflit.
Une nouvelle main tendue pour le Soudan du Sud. La communauté internationale s’est engagée mardi à Oslo, en Norvège, à verser plus de 600 millions de dollars pour lutter contre la famine qui menace des millions de personnes au Soudan du Sud ravagé par la guerre. « Ce chiffre représente quasiment un doublement des fonds disponibles pour la crise humanitaire au Soudan du Sud », a déclaré le chef de la diplomatie norvégienne, Boerge Brende, à l’issue d’une conférence des donateurs.
Avant cette réunion présentée comme celle de la « dernière chance » par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), seuls 536 millions de dollars avaient été réunis sur un besoin humanitaire estimé à 1,8 milliard de dollars pour l’année en cours. En clair, près de 660 millions de dollars manquent donc encore à l’appel. « Des signes de crise alimentaire majeure sont déjà là », a prévenu la responsable des opérations humanitaires de l’ONU, Valérie Amos soulignant que « les stocks de nourriture sont déjà épuisés dans les zones isolées par le conflit et les prix (des aliments) se sont envolés ».
Selon les estimations de l’ONU, 4 millions de personnes, soit un tiers de la population, sont menacées par la faim dans le jeune État africain, riche en pétrole mais théâtre de combats entre gouvernement et rebelles depuis le 15 décembre. Mardi, les États-Unis ont promis 291 millions de dollars, la Grande-Bretagne 100 millions et l’Union européenne 55 millions d’euros. La Norvège, pays-hôte, s’était aussi engagée à verser 63 millions de dollars.
La situation est d’autant plus compliquée que la saison des pluies rend impraticables les rares routes du pays, voire certaines pistes d’atterrissage, compliquant et renchérissant l’acheminement de l’aide dans de vastes régions. « Il y a de nombreuses régions du Soudan du Sud qui sont inaccessibles par la route. C’est à cause du manque d’infrastructures, de la saison des pluies, mais aussi parce qu’il est parfois difficile de franchir les lignes de front », a déclaré à l’AFP la sous-directrice générale du Programme alimentaire mondial (PAM), Elisabeth Rasmusson. Selon cette dernière, « l’aide est extrêmement urgente parce que 3,7 millions de personnes font face à une crise alimentaire aujourd’hui. On sait que, selon les projections, cela grimpera à 4 millions de personnes d’ici à août. Il faut qu’on ait accès à ces populations, sinon des personnes vont mourir de faim ».
Sans compter que le choléra a déjà fait son apparition ces dernières semaines. Déjà neuf personnes en sont mortes, sur 138 cas, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Selon le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), 50 000 enfants risquent de mourir de faim au Soudan du Sud d’ici la fin de l’année. « Un grand nombre sont déjà condamnés à manger de la nourriture trouvée dans la nature comme des bulbes de plante et des herbes », a indiqué l’organisation. Selon l’ONU sur les 12 millions de Sud-Soudanais, 6 millions sont menacés de mort.