Des déclarations de l’ambassadeur américain ont déclenché la polémique au Soudan. Le diplomate avait indiqué qu’aucune des parties au conflit actuel n’est apte à gouverner le pays.
C’est une sortie de John Godfrey qui passe très mal auprès des autorités soudanaises. Dans un message diffusé vendredi, le diplomate a appelé à un retour au calme. L’ambassadeur des États-Unis au Soudan a demandé à l’armée et aux Forces de soutien rapide à mettre fin au conflit. Cela fait plus de quatre mois que de violents combats entre l’armée et les paramilitaires minent ce pays d’Afrique de l’Est.
Un manque de respect
Les belligérants « doivent mettre fin au conflit et transférer le pouvoir à un gouvernement civil de transition », a déclaré le diplomate. « Ils ont démontré qu’ils n’étaient pas aptes à gouverner », le Soudan a poursuivi l’ambassadeur. Une sortie qui passe très mal. Et Khartoum estime que ces propos « vont à l’encontre des exigences de la courtoisie diplomatique, du professionnalisme et du respect mutuel de la souveraineté ».
Selon le ministère soudanais des Affaires étrangères, « ces déclarations reflètent le manque de respect de l’ambassadeur américain pour le peuple soudanais et son indépendance ». Ajoutant que « l’armée soudanaise défend le pays et son peuple contre une milice terroriste et criminelle ». Et d’exiger : « nous attendons de l’ambassadeur américain et du gouvernement de son pays qu’ils corrigent cette position incohérente et viciée ».
Washington accusé de se démarquer
La diplomatie soudanaise va plus loin, exigeant « que l’ambassadeur se démarque des déclarations qui contreviennent aux normes et aux règles diplomatiques et qui ne contribuent pas à mettre fin à la crise dans notre pays ». Si la colère est visible du côté des autorités soudanaises, les Forces de soutien rapide n’ont, pour le moment, pas fait de commentaire.
Depuis le 15 avril, un conflit a éclaté au Soudan, entre l’armée dirigée par Abdel Fattah al-Burhan et les paramilitaires des Forces de soutien rapide, dirigés par Mohamed Hamdan Dagalo. Le conflit a fait plus de 3 000 morts et des milliers de blessés parmi la population civile. Près de 4 millions de personnes sont déplacées du fait du conflit, notamment dans les pays voisins, selon l’OIM.