Khartoum ne compte désormais que trois salles de cinéma. La crise économique et politique que traverse le pays a eu raison de ces lieux de culture fréquentés en masse par la population, il y a 30 ans.
La culture s’essouffle à Khartoum. Et pour cause, depuis 1984, le nombre de salles de cinéma dans la ville ne cesse de diminuer, passant de quinze à trois, à cause de la crise économique et politique que traverse le pays. Plusieurs cinémas ont dû fermer leurs portes sous la contrainte de l’Etat soudanais.
L’arrivée au pouvoir d’Omar el-Béchir, en 1989, par un coup d’Etat militaire mené avec le soutien des islamistes, met à mal le cinéma à Khartoum. « Le cinéma est dans un mauvais état. En fait, il n’existe plus vraiment », déplore Ali al-Nour, projectionniste au Palais de la jeunesse et des enfants à Khartoum. La promotion du cinéma ne peut plus se faire, « les islamistes n’ont pas dit clairement que le cinéma était interdit par la religion ou la loi, mais ils ont pris des mesures qui ont nui à cette industrie », explique un responsable de l’association Sudan Film Group.
Depuis 1989, des mesures ont été prises par le gouvernement soudanais, notamment la fermeture du l’Institut national du cinéma, qui est un organisme gouvernemental chargé de favoriser le développement du septième art, selon TV5 Monde. Des conséquences désastreuses sur le cinéma, notamment chez les jeunes privés de films dans un pays où l’engouement pour le cinéma était fondamental.
Les amoureux du cinéma, à l’instar du directeur du Sudan Film Factory, Talal al-Afifi, souhaitent donner un nouveau souffle au cinéma. M. al-Afifi compte ressusciter la passion auprès de la population grâce au Festival indépendant du film du Soudan, qui tiendra bientôt sa troisième édition.