Sortie de l’album « Radicants » : Ballaké Sissoko entre traditions et électronique immersive


Lecture 3 min.
Ballaké Sissoko
Ballaké Sissoko

Le 20 septembre, Radicants, l’album né de la rencontre inédite entre Ballaké Sissoko, maître de la kora, et Lorenzo Bianchi Hoesch, compositeur et créateur sonore, voit le jour sous le label Ornithology Productions. Cette collaboration audacieuse fusionne la tradition musicale ancestrale d’Afrique de l’Ouest et les technologies sonores modernes dans une œuvre immersive et poétique, invitant à une redéfinition des racines et des frontières musicales.

Ballaké Sissoko, héritier d’une longue lignée de griots maliens, manie la kora, cette harpe-luth mandingue à 21 cordes, avec une virtuosité qui transcende les générations. Formé dès son plus jeune âge, il perfectionne son art au sein de l’Ensemble Instrumental National du Mali, avant de collaborer avec des artistes internationaux de renom tels que Toumani Diabaté, Ludovico Einaudi, et Vincent Ségal, avec qui il enregistre l’album Chamber Music, salué par la critique. Fort de cette expérience, Ballaké fait dialoguer les mondes, notamment en associant son jeu de kora à des sonorités plus contemporaines.

YouTube video

Avec Radicants, Ballaké Sissoko poursuit cette démarche en ouvrant la porte à une collaboration inédite avec Lorenzo Bianchi Hoesch. Ce dernier, compositeur italien à la renommée internationale, est spécialiste des environnements sonores immersifs et des compositions électroniques. Ensemble, ils abolissent les frontières entre l’acoustique et l’électronique, pour tisser un lien unique entre la tradition et l’innovation.

Un dialogue sonore sans frontières

L’album se veut être une plongée dans un « Chaos-monde » tel que décrit par le philosophe Édouard Glissant, où les cultures s’entremêlent et coexistent. Loin de s’opposer, la kora de Ballaké Sissoko et l’électronique de Lorenzo Bianchi Hoesch se répondent, se complètent et s’enrichissent mutuellement. À travers cet album, c’est une nouvelle forme d’enracinement qui est explorée : des racines dynamiques et évolutives, capables de soutenir l’autre et de se projeter dans un monde en perpétuelle transformation.

Avec Radicants, Sissoko et Hoesch invitent à dépasser les oppositions classiques entre le traditionnel et le contemporain, l’Afrique et l’Occident, pour bâtir un nouvel univers sonore. L’interaction entre les deux artistes se transforme en un terrain d’exploration auditive où le public est invité à se perdre dans un espace sonore immersif et spatialisé, véritable métaphore d’un enracinement dans un monde kaléidoscopique.

La carrière de Ballaké Sissoko, maître de la kora

Ballaké Sissoko est issu d’une prestigieuse lignée de musiciens griots mandingues. Son père, Djelimady Sissoko, était un maître de la kora et membre fondateur de l’Ensemble Instrumental National du Mali. Formé dès l’âge de 13 ans, Ballaké fait honneur à cet héritage en innovant constamment dans son approche de la kora. Son premier album, Kora Music from Mali, sorti en 1997, le révèle au grand public, suivi de collaborations marquantes avec Toumani Diabaté, Ross Daly, ou encore Taj Mahal.

En 2009, son album Chamber Music avec Vincent Ségal remporte le prix de Meilleur Album International aux Victoires du Jazz. Ce projet marque le début d’une longue série de collaborations enrichissantes, où la kora de Sissoko trouve sa place aussi bien dans la musique traditionnelle que dans des contextes contemporains, notamment aux côtés d’artistes tels que Ludovico Einaudi ou Keyvan Chemirani. Avec Radicants, Ballaké Sissoko continue de repousser les limites de son instrument, tout en gardant vivante la tradition mandingue à travers une quête perpétuelle d’innovation.

Sortie de l’album Radicants le 20 septembre sur toutes les plateformes. Label : Ornithology Productions

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News