Depuis le 22 mars, date du coup d’Etat qui a renversé le régime du général Amadou Toumani Touré, le Mali traverse une grave crise politique et militaire. Le pays s’est retrouvé scindé en deux. Face à cette situation inédite, la communauté internationale, notamment la Cedeao étudie plusieurs solutions de sortie de crise, dont une intervention militaire. Mais pour l’International Crisis Group (ICG), la solution miliaire n’est pas la bonne. L’ICG préconise au contraire le dialogue et la négociation avec les différentes communautés.
(De notre correspondant)
La solution militaire n’est la bonne. Il faut au contraire privilégier une solution politique pour sortir le Mali de l’impasse. Voilà en substance les principales recommandations faites par l’International Crisis Group (ICG) aux organisations régionales et à la communauté internationale. Ainsi selon l’ICG, une intervention militaire dans le Nord du pays en l’état actuel des choses ne ferait qu’empirer la situation.
Pour Gilles Yabi, le directeur Afrique de l’Ouest de cette ONG de prévention des conflits sur le continent, il faut d’abord restaurer les fondations politiques, institutionnelles et sécuritaires de l’Etat pour donner une chance à un retour du Nord dans le giron de la République. Pour cela, une réforme radicale du mode de gouvernance du Nord est nécessaire. En effet, le Nord a trop reposé, au cours des dernières années, sur un maillage lâche de relations personnelles et clientélistes.
Rééquilibrer les forces
La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) doit rééquilibrer ses efforts de médiation pour ne pas aggraver les fractures déjà profondes de la société malienne, note l’International Crisis Group. Selon l’ICG, la Cedeao est allée trop vite pour mettre sur la table la question de l’intervention militaire. L’organisation sous régionale a même envoyé une mission technique pour évaluer les risques d’une intervention et le type d’opération qui pourrait être efficace. Mais à en croire l’International Crisis Group, les acteurs de la crise malienne ne doivent pas se précipiter sur l’option militaire.
En effet, selon Gilles Yabi, le dialogue est encore possible malgré la complexité de la situation. Il ne faut pas fermer la porte à la discussion avec les groupes armés. Pour ce faire, il faut retisser les liens entre les Maliens du Nord comme du Sud et cela par la mise en place d’un gouvernement d’union nationale. Ce gouvernement serait alors un véritable partenaire des négociations avec les groupes armés du Nord. Le Mali pourrait ainsi espérer trouver une issue à la crise qui le traverse depuis le mois de mars et le coup d’Etat contre le général Amadou Toumani Touré, une crise sans précèdent qui a plongé le pays dans la tourmente.
Vous pouvez avoir accès à l’ensemble des recommandations de l’ICG en cliquant ici
Lire aussi :
Crise au Nord-Mali : les populations dénoncent l’inaction des autorités