Soprano n’est plus à présenter. Loin de l’image « bling bling » que véhiculent certains artistes, c’est en jean et basket que le rappeur marseillais d’origine comorienne nous a présenté Le Corbeau, son nouvel opus, sorti en mars.
C’est un album plus sombre que propose Soprano. Le ton est plus dur. C’est en partie pour cette raison qu’il l’a intitulé Le Corbeau. Il forme un diptyque avec le précèdent, La Colombe, en référence à la paix. Cette fois-ci les thèmes qu’il aborde sont principalement sociaux. Dans la chanson « Regarde Moi », il pointe du doigt les politiques qui, selon lui, ignorent les problèmes de la « France d’en bas ». Il évoque à plusieurs reprises les difficultés que rencontre la jeunesse pour s’insérer au sein de la société. Des sujets qui concernent toutes les générations.
Afrik.com : Dans ce nouvel album, vous abordez souvent les problèmes que rencontre la jeunesse. Pourquoi ?
Soprano : Les jeunes nous écoutent beaucoup. Il est donc primordial pour moi de leur transmettre un message et des valeurs à travers mes chansons. J’y accorde beaucoup d’importance. Dans un morceau comme « invincible », je parle de leur difficulté à s’insérer dans la société. Je m’adresse également aux politiques, dans « Regarde-moi », qui ignorent les réalités que vivent les gens. Je n’ai pas de thème de prédilection, j’aborde des sujets divers. Dans La Colombe, mon précèdent album, qui est la suite de celui-ci, je parlais surtout de la paix, il était beaucoup plus « soft » avec des sonorités très mélodieuses. Le Corbeau complète en quelque sorte La Colombe. C’est une façon de montrer que je peux aussi faire du Hip-Hop plus dur. D’où le nom de l’album d’ailleurs. J’ai encore d’autres facettes de ma personnalité à révéler au public.
Afrik.com : Vous faites souvent référence à Marseille, dont vous êtes originaire. Que représente cette ville pour vous ?
Soprano : Marseille c’est toute ma vie. C’est une source d’inspiration pour moi. On a l’impression d’être au bled car on y rencontre des personnes de différentes origines. Il y a un véritable mélange ethnique. On a l’impression d’être en Italie, en Angleterre, en Espagne, en Afrique. C’est le côté cosmopolite de cette ville qui me plaît.
Afrik.com : Que recherchez-vous dans chaque nouvel album?
Soprano : Le métissage. A chaque nouvel album, je veux que l’on retrouve des sonorités métissées. L’idée que tout le monde puisse se rencontrer et échanger des expériences est quelque chose qui me tient vraiment à cœur. Je recherche toujours quelque chose de neuf et d’original. Même dans l’écriture de mes textes.
Afrik.com : Comment expliquez-vous le fait que vous réussissez à toucher toutes les générations, ce qui n’est pas le cas de tous les rappeurs ?
Soprano : Je pense qu’il y a beaucoup de gens qui se reconnaissent dans ma musique car j’aborde des thèmes sur les réalités actuelles. Un jour, une dame m’a dit que lorsqu’elle m’entendait chanter je lui donnais l’impression d’être son propre fils. Cela m’a particulièrement ému.
Afrik.com : Quels sont les artistes qui vous ont influencé ?
Soprano : Il y en a beaucoup. Je peux vous citer déjà Mickael Jackson. C’est lui en réalité qui m’a donné envie de faire de la musique. Il y a aussi des artistes comme Bob Marley, Amadou et Myriam, avec lesquels j’ai travaillé sur cet album, Charles Aznavour, Daniel Balavoine, ou encore des groupes de Rock comme Coldplay…