La condamnation de l’opposant Ousmane a donné lieu à de violents affrontements au Sénégal. On dénombre au moins 9 neuf mort, les réseaux sociaux ont été coupés.
Il était de notoriété publique qu’une condamnation d’Ousmane Sonko allait donner lieu à de violentes manifestations, vu les allures prises par l’affaire Adji Sarr depuis son déclenchement en 2021. À l’arrivée, cela n’a pas raté. De violents affrontements ont opposé les partisans de l’homme politique aux forces de l’ordre, dès que le tribunal a prononcé la sentence. Retour sur une journée sanglante.
Dakar et d’autres villes sénégalaises comme Ziguinchor ou Saint-Louis ont été le théâtre de violents affrontements entre les partisans d’Ousmane Sonko et les forces de sécurité, ce jeudi. L’Université Cheikh Anta Diop a pris les allures d’un véritable champ de bataille opposant des manifestants déchaînés aux forces de l’ordre. La condamnation à deux ans de prison ferme du leader de l’opposition a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase de la violence. Cette violence qui secouait le pays depuis deux ans que les ennuis judiciaires du leader du Pastef, accusé de viols par une ancienne masseuse, ont commencé. Le moins qu’on puisse dire, c’est que l’appel du Pastef qui avait demandé aux Sénégalais de descendre dans la rue et de résister a été suivi, ce jeudi.
9 morts pour la seule journée du jeudi
Dans un point de presse animé tard dans la nuit de jeudi à vendredi avec ses collègues Abdou Karim Fofana, porte-parole du gouvernement sénégalais, et Moussa Bocar Thiam, ministre de la Communication, Antoine Félix Diome, le ministre de l’Intérieur, a dressé le bilan d’une journée sanglante. « Suite à un différend opposant une jeune Sénégalaise au chef du parti Pastef, les juridictions de notre pays ont rendu un jugement, ce jeudi 1er juin 2023. Nous avons constaté, avec regrets, des violences ayant entraîné des destructions sur des biens publics et privés, et malheureusement neuf décès, à Dakar et Ziguinchor », a déclaré le premier responsable de la sécurité au Sénégal.
Dans leur colère, les manifestants ont attaqué des intérêts français. C’est le cas de ‘Auchan Mbour, situé sur la Petite Côte sénégalaise. Le plus magasin de ce géant français au Sénégal a été saccagé et pillé. La RN1 a aussi subi les affres de cette violente journée. A cinquante (50 kilomètres de Dakar, les jeunes sont sortis pour barrer la route avec des pneus incendiés. Même scénario à Pout (55 km de Dakar) où les quelques voitures étaient obligées de dévier dans la ville pour sortir de ce brasier. A Dakar, les Parcelles Assainies ont été le théâtre de violents affrontements entre forces de l’ordre et manifestants.
Restriction de l’accès aux réseaux sociaux
Neuf Sénégalais ont donc perdu la vie dans la seule journée de ce jeudi. Un policier tué aux Parcelles Assainies par des manifestants, des jeunes atteints par balles. Des nervis, ces bras armés du régime de Macky Sall, auraient été tués. La liste des morts dans cette affaire ne cesse alors de s’allonger. Jusque-là, on dénombrait une vingtaine de morts, depuis le déclenchement de l’affaire, en 2021. Avec ces neuf nouveaux décès, le cap de la trentaine de morts est sans doute franchi.
Depuis hier, l’accès aux réseaux sociaux comme WhatsApp, Twitter, Facebook a été restreint au Sénégal. Le gouvernement a justifié cette mesure par le fait que ces réseaux sociaux serviraient de canaux pour la diffusion de « messages haineux et subversifs ». Aux entreprises de presse, un avertissement a été formellement donné : « Nous rappelons aux médias l’importance de respecter le code de la presse qui permet à l’autorité administrative de prévenir ou de faire cesser toute atteinte à la sûreté de l’État à l’intégrité du territoire national ou tout cas d’incitation à la haine ».