La capitale de la Guinée Equatoriale, Malabo, abrite deux sommets extraordinaires de l’Union Africaine visant à faire face à la crise humanitaire liée à la guerre en Ukraine, mais aussi le terrorisme galopant sur le continent et les coups d’Etat devenus récurrents. Ces rencontres se tiennent à quelque cinq mois de la fin de la Transition de 18 mois fixée au Tchad.
C’est hier mercredi 25 mai 2022 que l’UA (Union Africaine) a lancé les préparatifs de deux sommets extraordinaires prévus demain vendredi et le lendemain samedi, à Malabo, en Guinée Equatoriale. Le premier sommet portera sur les crises humanitaires, alors que le second se penchera sur le terrorisme et les changements inconstitutionnels de gouvernement, deux maux qui gangrènent le continent africain. Selon un communiqué des autorités équato-guinéennes, une vingtaine de chefs d’Etat sont attendus.
«113 millions de personnes ont besoin d’aide humanitaire en Afrique»
Lors de la cérémonie de lancement, hier mercredi, le président de la Commission de l’UA, le tchadien Moussa Faki Mahamat, a rappelé que «113 millions de personnes ont besoin d’aide humanitaire en Afrique dont 48 millions sont des réfugiés, des demandeurs d’asile et des déplacés internes», précisant qu’il s’agit d’un besoin d’aide urgent dans 15 pays africains les plus touchés par les crises. Dans sa communication, précise l’AFP, l’UA a indiqué que des donateurs prendront part à ce premier «Sommet humanitaire extraordinaire», visant à mobiliser des fonds.
Samedi, débute le second sommet qui traitera le terrorisme, «une gangrène qui infecte progressivement toutes les régions du continent, de la Libye au Mozambique, du Mali à la Somalie, en passant par le Sahel, le bassin du lac Tchad et l’est de la République démocratique du Congo», a poursuivi M. Faki, pour qui le fléau «ne cesse d’étendre sa loi macabre avec des conséquences considérables sur les finances, les économies et la sécurité des populations».
A cinq mois de la fin de la Transition au Tchad
Revenant sur les «changements inconstitutionnels de gouvernement, fléaux récents mais heureusement encore très localisés sur le continent» Faki Mahamat estime qu’ils marquent «un recul des processus démocratiques engagés dans de nombreux pays depuis une vingtaine d’années». Le diplomate tchadien déplore que «les délais des transitions mis en place au lendemain de ces changements inconstitutionnels sont devenus des sources de dissension et parfois de tensions préjudiciables à la stabilité des Etats concernés et de leur voisinage».
Il y eu en effet une cascade de coups d’Etat en Afrique, notamment au Burkina Faso, en Guinée, au Mali et au Soudan, où des militaires ont renversé des régimes civils. Il y a aussi le cas particulier du Tchad où à la mort du Président Idriss Déby Itno, annoncée le 20 avril 2021, son fils, le général Mahamat Idriss Déby Itno, a pris les commandes du pays en prenant le soin de dissoudre le gouvernement, le Parlement en plus d’abroger la Constitution. Il ne reste plus que 5 mois de la Transition fixée au Tchad. Puisque depuis lors, 13 mois se sont écoulés.