L’Inde frappe un grand coup commercial. Son Premier ministre Manmohan Singh a annoncé ce mardi qu’elle allait débloquer 5 milliards de dollars pour l’Afrique, en présence d’une quinzaine de chefs d’Etat africains, lors du deuxième sommet Afrique-Inde, qui a débuté ce mardi à Addis Abeba. L’objectif est de stimuler les échanges commerciaux entre les deux partenaires.
L’Inde est décidée à consolider son partenariat économique avec le continent africain. Elle le prouve en lui accordant un prêt de 5 milliards de dollars lors du deuxième sommet Inde-Afrique qui a débuté ce mardi à Addis Abeba, au siège éthiopien de l’Union africaine. « L’Afrique dispose de tous les éléments pour devenir un pôle majeur de croissance dans le monde du 21e siècle. Nous travaillons avec l’Afrique pour l’aider à réaliser son potentiel », a déclaré le chef du gouvernement indien Manmohan Singh dans son discours d’ouverture, en présence d’une quinzaine de chefs d’Etats africains. Ce rendez-vous qui prend fin mercredi fait suite à un premier sommet qui s’est tenu en avril 2008 à New Delhi.
L’Inde, qui prévoit une croissance de 9% cette année, a besoin de matières premières et doit par conséquent assurer son ravitaillement en Afrique. En échange, elle lui accorde des prêts et soutient le développement de certains secteurs comme l’informatique ou la santé. Ses investissements dans le secteur privé ont atteint des chiffres record. Entre 2008 et 2010, ils ont été estimé à 28 milliards de dollars. L’un des plus importants est celui du géant indien de télécommunications Bharti Airtel qui a déboursé 10 milliards de dollars pour décrocher le marché de la téléphonie mobile dans 15 pays africains. Le groupe automobile Tata, présent dans 11 pays du continent, a le monopole du transport en commun en Ouganda et dans la région de Thiès au Sénégal. Le pays est également bien implanté dans les domaines de l’ingénierie, de l’agriculture ou de la gestion de l’eau.
Un partenariat de longue date
L’Inde est aussi leader dans d’autres secteurs comme la pharmacie. Les plus grands groupes pharmaceutiques ont une forte implantation en Afrique du Sud, qui est très affectée par le virus du sida. Ils y produisent commercialisent essentiellement des antirétroviraux génériques. Ils « se sont positionnés de manière très stratégique et utilisent (ce) pays comme tremplin pour l’Afrique », selon Abdullah Verachia de la société de conseil Frontier Advisory où il suit l’implantation des entreprises indiennes dans le monde.
Ces échanges économiques entre les deux partenaires ne datent pas d’aujourd’hui. Ils sont passés de 967 millions de dollars en 1991 à 51 milliards en 2010. La Chine devance toujours l’Inde dans son implantation économique et politique en Afrique. Mais cette suprématie pourrait être remise en question par l’Inde qui est bien décidée à profiter du potentiel commercial du continent pour alimenter sa croissance.