Dans le contexte actuel de tensions voire d’affrontements qui touche plusieurs régions du continent, la préparation du prochain Sommet des Chefs d’Etat de France et d’Afrique requiert une attention particulière.
C’est au Cameroun que revient la responsabilité de l’organisation du prochain sommet France-Afrique qui se tiendra ainsi dans un pays symbole de la diversité linguistique, ethnique et culturelle africaine, pays qui a attiré pour cette raison de nombreuses institutions internationales et dont les relations avec la France sont à la fois anciennes et solides, bien qu’il ne figure parmi les alliés du premier rang, comme le Sénégal, le Gabon ou la Côte d’Ivoire… L’accueil du Sommet à Yaoundé viendra ainsi en écho à l’ouverture de la politique étrangère française en direction des pays africains anglophones et lusophones.
Lors de son récent voyage en France, le Chef de l’Etat camerounais, le président Paul Biya a pu s’entretenir longuement le 11 mai 2000 avec le président Jacques Chirac des modalités d’organisation de cette grande rencontre qui devrait avoir lieu, déclara-t-il à sa sortie de l’Elysée, « vers la fin de cette année ou au début du mois de janvier 2001 », les dates précises restant encore à fixer selon les différents calendriers.
Les enjeux de cette rencontre seront de deux types : économiques et politiques. D’abord et avant tout approfondir la coopération économique et accroître l’aide au développement. C’est dans ce sens que la France plaide dans les instances internationales, notamment pour ce qui concerne l’allègement de la dette des Pays du Sud, et que Jacques Chirac a dit, une nouvelle fois, vouloir aller, à l’issue du dîner offert à Paul Biya : « Pendant que la France présidera l’Union européenne, j’aurai l’occasion de défendre cette thèse, comme je l’ai toujours fait, et que je continuerai de faire avec ardeur. Je la défendrai en particulier comme Président de l’Union lors du prochain sommet du G8 qui se tiendra au Japon dans la deuxième quinzaine du mois de juillet. »
Mais les enjeux de ce prochain sommet à Yaoundé sont également politiques : en profiter pour clarifier la voix et les options de la France en Afrique centrale, renforcer considérablement les liens qui existent entre elle et le Cameroun, affirmer le rôle pacifique et stable que peut représenter ce pays où la diversité des communautés qui se fondent dans un même ensemble national n’a pas entraîné de dérive vers l’exclusion ou l’hostilité civile. Y-a-t-il un modèle camerounais ? En tous les cas, ce pays est l’exemple d’un fonctionnement relativement démocratique, sans dérive communautariste, et d’une certaine paix sociale, fruit d’un développement économique progressif. Même si les défauts endémiques de beaucoup de pays africains, la corruption et l’analphabétisme, sont loin d’avoir disparu !
En tout état de cause, la préparation du prochain sommet et de ses conclusions mobilise déjà les responsables français et camerounais, et cette réflexion est désormais nouée au plus haut niveau entre les deux pays !