Sommet extraordinaire de la CEDEAO : le Burkina Faso s’en sort sans de nouvelles sanctions


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Paul Henri Sandaogo Damiba
Paul Henri Sandaogo Damiba, président de la Transition du Burkina

Pour l’instant, le Burkina Faso ne sera pas soumis à de nouvelles sanctions de la part de la CEDEAO. C’est la décision des chefs d’État réunis en sommet extraordinaire, ce jeudi.

Le sommet extraordinaire de la CEDEAO pour se pencher sur la situation au Burkina Faso s’est effectivement tenu, ce jeudi 3 février 2022, dans la capitale ghanéenne. Le Burkina Faso en est sorti indemne, puisque le pays n’a pas été soumis à de nouvelles sanctions. Tout ce qui a été demandé à la junte militaire burkinabè, c’est de proposer un chronogramme « assez raisonnable » de sortie de crise pour la tenue des élections.

Pour un observateur averti, cette position de la CEDEAO n’est pas une surprise en soi, vu l’allure conviviale prise par les discussions lundi dernier à l’occasion de la mission conjointe CEDEAO-ONU au Pays des hommes intègres. « Les discussions ont été très franches. Ils (les militaires, ndlr) ont semblé très ouverts aux suggestions et propositions qu’on leur a faites », avait rassuré Shirley Ayorkor Botchwey, ministre ghanéenne des Affaires étrangères et chef de la délégation.

Mieux, les militaires s’étaient montrés coopératifs avec l’institution régionale en levant la mesure de suspension de la Constitution, le jour même de la visite de la délégation conjointe CEDEAO-ONU, conformément à l’exigence de l’organisation, lors du premier sommet extraordinaire sur le Burkina Faso, tenu le vendredi 28 janvier 2022.

D’un autre point de vue, les dirigeants de la CEDEAO ont certainement tiré leçon de l’expérience malienne où les lourdes sanctions prises contre le pays se sont montrées contre-productives, dressant une bonne partie des populations non seulement du Mali, mais aussi de beaucoup d’autres pays de la sous-région contre l’organisation désormais plus que jamais décriée. Mieux, certains mouvements comme la Coalition des patriotes africains du Burkina Faso (COPA/BF) sont très tôt montés au créneau pour demander à la CEDEAO « de faire attention à ses sanctions contre le peuple burkinabè », parce que ce dernier ne va pas « se laisser faire  ».

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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