Sommet euro-méditerranéen : Marseille l’Africaine croise les doigts


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Marseille, Cathédrale Sainte-Marie-Majeure
Marseille, Cathédrale Sainte-Marie-Majeure

Un pacte de développement économique partagé entre pays méditerranéens, c’est l’assurance d’une prospérité de plusieurs décennies pour la seconde ville de France et sa région.

C’est un immense espoir que nourrissent les décideurs économiques de Marseille et la région, alors que la seconde ville de France accueille le quatrième sommet euro-méditerranéen sur fond de rumeur de boycott des pays arabes pour cause de présence israélienne. Finalement, seuls la Syrie et le Liban ont joint (pour l’instant) le geste à la parole.

Malgré les terribles effets de la récession des années 90, provoquant au milieu de la décennie passée un taux de chômage avoisinant les 30%, Marseille-Fos est le premier port de commerce de Méditerranée, le troisième d’Europe, le premier de France. 200 lignes maritimes (dont une majorité proviennent du Maghreb, du Moyen Orient et de l’Afrique de l’Ouest), 92 millions de tonnes de marchandises, 60 millions de tonnes d’hydrocarbures, 3 545 millions de tonnes de vracs chimiques, 90 000 passagers transitent chaque année par les dizaines de kilomètres de quais qui s’étendent entre les quartiers de la Joliette et la cité industrielle de Fos.

Marseille abrite un vaste projet euro-méditerranéen, opération de développement économique et d’aménagement urbain, qui au-delà des effets d’annonce, tend à valoriser les atouts d’une ville dont le destin et la prospérité future sont intimement liés à une Méditerranée pacifique et industrieuse.

Une population engagée

La région Provence-Alpe-Côte d’azur (PACA) a établi divers partenariats avec ses voisins de la rive Sud. Ainsi les accords de coopération portant sur l’aménagement du territoire, la formation, l’échange de cadres territoriaux, conclus avec la région Tanger-Tétouan au Maroc, le Gouvernorat de Tunis ou la ville israélienne d’Haïfa.

La population marseillaise, fruit de 2 600 ans d’immigration est à l’image des intérêts bien compris d’une région dont les échanges avec le Sud sont vitaux. Première ville comorienne, deuxième ville kabyle après Tizi-Ouzou, la ville fondée par les Grecs vers 600 avant notre ère, aime à se surnommer capitale méditerranéenne (par opposition à Paris, capitale continentale d’une nation française qui tend à reléguer Marseille à la périphérie de son espace naturel).

Et comment lui donner tort quand le leader des Souths Winners (supporters de l’équipe de football, l’Olympique de Marseille), se nomme Rachid Zeroual, le représentant du Comité local des pêches, Mourad Kahloul et le secrétaire général de la préfecture, Rachid Bouabane-Schmitt ? La première chose que perçoit le voyageur à la sortie du port autonome, après le panneau  » Bienvenue en France  » : l’édifice imposant d’une entreprise, les  » Peintures Castellano « .

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