Sommet de Yaoundé : la France veut tirer un trait sur la Françafrique


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Drapeau du Cameroun
Drapeau du Cameroun

Le sommet France-Afrique qui se tient à Yaoundé du 17 au 19 janvier sera placé sous le thème de la mondialisation. Il est aussi l’occasion pour la France d’annoncer un tournant dans sa politique de coopération.

La mondialisation et les conflits régionaux sont au programme du 21ème sommet France-Afrique qui se tient du 17 au 19 janvier dans la capitale camerounaise, Yaoundé. Ce sommet est sans nul doute un tournant dans la politique  » africaine  » de la France. En effet, le ministre français délégué à la coopération, Charles Josselin, assure depuis quelques jours dans la presse que  » la page de la  » Françafrique  » est tournée « .

Premier sommet du millénaire entre la France et ses anciennes colonies -mais pas seulement -, il s’ouvre donc sur une volonté marquée de la part de la France de réformer sa politique de coopération. Plus de transparence et plus de dialogue : voilà ce qu’il faudrait pour assainir la politique ambiguë que la France impose à ses partenaires africains. Car entre fermer les yeux ou faire pression, défendre les démocraties ou défendre ses intérêts financiers, la France n’a pas encore tranché.

La  » France-Afrique  » remplace la  » Françafrique « 

Et les réseaux affairistes français qui remontent à la surface de l’actualité ces derniers temps donnent à ce sommet une couleur particulière. Dans le climat particulier de l' » Angolagate « , Charles Josselin se veut rassurant :  » Nous sommes à une période charnière. Mais la fin de la Françafrique ne signifiera pas la fin de la France en Afrique  » a-t-il déclaré à l’AFP.

La France souhaite intégrer sa politique de coopération à celle de l’Union européenne, et remplacer ainsi la coopération Nord-Sud centrée essentiellement sur l’Afrique par une politique européenne de développement à l’échelle mondiale. Au sommet de la Baule en 1990, la France avait déjà annoncé un changement de sa politique africaine, sans pour autant faire acte.

Pour en savoir plus

Cette idée de rencontre France-Afrique a été initiée par les présidents Houphouët Boigny (Côte d’Ivoire) et Amani Toumani Touré (Niger), dont le principe a été retenu par le président français Georges Pompidou, qui instaura ces rencontres en 1973. Depuis 1988 les conférences, bien qu’informelles, ont lieu régulièrement tous les deux ans. Réservés au départ à onze pays francophones du continent, les sommets se sont ouverts à plus d’une quarantaine de pays africains, et permettent chaque fois une réflexion sur un thème donné.

C’est le sommet de Paris en 1998 qui a rassemblé le plus de participants : 49 pays avaient fait le déplacement. Cette année tous les pays africains (sauf les Comores pour cause de coup d’Etat) ont été invités et plus de 50 délégations sont attendues.

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