Le 15ème sommet de la Francophonie a ouvert ses portes, ce samedi, pour deux jours, dans la capitale sénégalaise, Dakar. Près d’une trentaine de chefs d’Etat, surtout ceux du continent, ont répondu à l’invitation du Sénégal. Dans leurs différents discours, tous ont unanimement rendu hommage au Secrétaire général Abdou Diouf qui cède son fauteuil. Son successeur sera nommé dimanche à huis clos.
C’est l’évènement de l’année en Afrique. Le sommet de la Francophonie, sur-médiatisé, tant attendu, a ouvert ses portes, ce samedi, au centre international de Diamnadio, à Dakar. Plusieurs centaines de journalistes sont venus des quatre coins du monde pour le couvrir. Selon l’OIF, près de 900 accréditations ont été accordées aux journalistes.
Malgré la phrase choc de François Hollande prononcée jeudi : « L’exemple burkinabè doit servir de leçon aux autres chefs d’Etat qui s’accrochent au pouvoir », ces derniers n’ont pas boudé le sommet et ont massivement répondu à l’invitation de l’Etat sénégalais. Une trentaine de Présidents africains sont arrivés depuis vendredi pour participer au sommet, ainsi que le dirigeant français François Hollande, qui avait fait escale en Guinée, avant d’atterrir à Dakar. Dans leurs discours respectifs, chacun d’eux a rendu un vibrant hommage au Secrétaire général de l’OIF, l’ex-Président sénégalais Abdou Diouf, qui quitte son poste, à 79 ans. Son successeur sera élu dimanche à huis clos.
Le Président sénégalais, Macky Sall, qui a ouvert la cérémonie en prononçant son discours, a été le premier à rendre un vibrant hommage à Abdou Diouf, en donnant son nom au centre international des conférence de Diamnadio. « Je voudrais vous rendre hommage pour votre contribution à la Francophonie devant la communauté francophone. Je donne votre nom à ce magnifique centre de conférences international. Il s’appellera Centre international de conférences Abdou Diouf. Une façon monsieur le Président de vous dire dieuredieuf (merci en langue wolof) ».
« L’homme vous éblouit par la finesse de sa culture »
Le Président malien, Ibrahim Boubacar Keita, qui s’est transformé en poète, en l’espace de quelques minutes, a adressé un hommage très poétique au Secrétaire général. « L’Homme vous éblouit par sa modestie, sa pudeur qui vous embrasse. L’homme vous éblouit par la finesse et profondeur humble de sa grande culture. C’est le cœur qui parle, un cœur qui vous admire et vous dit grand frère Abdou, vous êtes notre fierté à tous, a déclaré Ibrahim Boubacar Keita. Pour tout le dévouement, grand-frère n’a ménagé ni son temps ni son énergie pour promouvoir la paix ».
Le Président français, François Hollande, a aussi tenu à saluer le travail d’Abdou Diouf au sein de l’institution : « Votre sagesse n’a rien à voir avec l’âge. Vous avez de l’expérience qui n’a rien à voir avec le nombre d’années passées à la tête d’un mandat. Vous avez de la culture. Et il ne suffit pas de parler français pour avoir de la culture. Vous avez beaucoup fait pour la démocratie, pour la paix, pour la Francophonie, c’est pourquoi ce centre qui porte votre nom, fait résonner la démocratie et la paix. Merci Abdou Diouf !».
Pour le Président guinéen, Alpha Condé, durant tout son mandat au sein de la Francophonie, Abdou Diouf « n’a jamais sevré de son soutien les pays en difficultés politiques, soulignant que c’est une espèce d’homme politique en disparition, nul doute, qui s’est retiré de la vie publique pour le bien du peuple et non par intérêt ». Même son de cloche pour Irina Bokova, Directrice générale de l’UNESCO, qui a affirmé que la Francophonie est ce qu’elle est aujourd’hui grâce à Abdou Diouf. C’est-à-dire « le fer de lance de la diversité culturelle. Vous (Abdou Diouf) avez montré que la Francophonie ne repose pas sur une langue mais sur un projet multiculturel et multilingue. Votre vision du monde de votre mouvement dépasse largement les frontières du monde ».
