Le 13e sommet des chefs d’Etat de l’Union africaine s’ouvre mercredi à Syrte, en Libye. Autour de Mouammar Kadhafi, le président en exercice de l’organisation, les dirigeants africains devraient se pencher sur les crises qui secouent certains pays du continent ainsi que sur l’investissement dans l’agriculture. Mais le Guide de la révolution libyenne, l’hôte de cette rencontre de trois jours, envisagerait surtout de faire avancer son projet controversé des « Etats-Unis d’Afrique ».
Le Guide de la révolution libyenne, l’autoproclamé « roi des rois traditionnels d’Afrique », Mouammar Kadhafi, reçoit ses pairs africains à partir de ce mercredi pour le 13è sommet de l’Union africaine. Théoriquement, le thème de cette rencontre de trois jours est : « Investir dans l’agriculture pour la croissance économique et la sécurité alimentaire ». Mais Jean Ping, le président de la Commission de l’UA, a émis le vœu que le sommet soit axé sur la résolution des crises qui menacent la stabilité de nombreux pays.
Il l’a fait savoir lors du Conseil des ministres de l’Union africaine qui se tient en marge du sommet de Syrte depuis dimanche. Le Gabonais Jean Ping a cité le cas du Niger où la situation ne s’améliore guère en raison de la détermination du président Mamadou Tandja à modifier la Constitution de son pays pour se maintenir au pouvoir. Des solutions devraient également être, selon Jean Ping, trouvées à Madagascar, en Mauritanie, en Guinée Bissau… ou encore de la Somalie. Le gouvernement de ce pays vient de faire appel à ses voisins pour faire face à l’avancée des islamistes qui veulent le renverser. « La situation d’ensemble sur le continent demeure préoccupante », a indiqué M. Ping, en regrettant « la persistance du fléau des coups d’Etat ou de changements anticonstitutionnels ».
« Celui qui dira non devra expliquer pourquoi »
Mais la priorité du Colonel Kadhafi est ailleurs. Le guide libyen met la pression pour faire avancer son projet controversé de « Gouvernement africain ». Après avoir obtenu de ses homologues, six mois plus tôt, leur adhésion au projet de transformation de la Commission de l’UA en une autorité au pouvoir renforcé, Mouammar Kadhafi veut visiblement aller plus loin. Dimanche, dans son discours de bienvenue aux ministres des Affaires étrangères, il a martelé qu’il était nécessaire de créer une autorité dotée de réels pouvoirs exécutifs, qui regrouperait les différentes instances de l’UA existantes. Le président en exercice de l’organisation panafricaine souhaite que cette autorité soit dotée d’un secrétaire à la Défense pour tout le continent africain. « Celui qui dira non devra expliquer pourquoi », a prévenu Mouammar Kadhafi.
Des chefs d’Etat non africains devraient, par ailleurs, participer à ce sommet. L’iranien Mahmoud Ahmadinejad dont la récente réélection à la tête de son pays suscite de violentes contestations, a été annoncé ce mardi. Et son homologue brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, est également attendu à Syrte. Ce dernier devrait réaffirmer, indique-t-on, l’engagement du Brésil dans le développement du continent africain.