Le Sommet de l’Elysée pour la paix et sécurité en Afrique, qui s’est ouvert ce vendredi après-midi, est un l’un des plus grand évènement sur le continent organisé par la France ces dernières années. L’objectif : consolider les relations entre la France et les pays africains et mettre sur pied une force militaire africaine d’intervention rapide, en cas de conflits. Face à une quarantaine de chefs d’Etat africains, le Président François Hollande a rappelé, lors de son discours d’ouverture, la nécessité pour l’Afrique de maîtriser son destin.
Cela faisait déjà plusieurs mois que l’Elysée préparait minutieusement ce Sommet sur la paix et sécurité en Afrique. Il s’agit de l’un des plus grands évènements sur le continent organisé par la France ces dernières années, réunissant une quarantaine de chef d’Etat africains. Les défis sécuritaires en Afrique sont nombreux. Il faut par conséquent que l’Afrique se dote d’une force militaire puissante qui puisse intervenir rapidement en cas de conflits. Telle est la raison de la tenue de ce Sommet, avance Paris. Les défis liés au développement, à l’environnement, et à la bonne gouvernance sont aussi au menu.
Toutefois, tous ces défis doivent être relevés avant tout par les Africains, a indiqué François Hollande, lors de son discours d’ouverture. « L’Afrique doit maîtriser pleinement son destin et pour cela, elle doit assurer elle-même sa sécurité au moment même où la France est appelé à intervenir en Centrafrique », a déclaré le chef de l’Etat français. Selon lui, « même si l’Afrique a démontré qu’elle pouvait maintenir la paix dans des pays comme la République démocratique du Congo, ou le Mali, il y a encore de nombreux manquements et fragilités ».
D’où, selon lui, la nécessité pour le continent de répondre à toutes les menaces et situations de crise, donnant l’exemple de la crise centrafricaine. « Aujourd’hui, au cœur de l’Afrique, il y a un peuple en souffrance, nous ne pouvons pas laisser les massacres se perpétuer », saluant par la même occasion le secrétaire générale de l’ONU, Ban Ki-moon, d’avoir permis à la France de s’engager en Centrafrique « pour rétablir l’ordre et permettre la tenue d’élections ».
« Renforcer le partenariat entre l’Europe et l’Afrique »
François Hollande a aussi rappelé la nécessité de consolider le « partenariat entre l’Europe et l’Afrique », qui sont « soumis aux mêmes menaces et confrontés aux mêmes problèmes. Le visage de l’extrémisme est le même partout, il déstabilise les Etats et terrorise les populations. Il est aussi de la responsabilité de l’Europe de mettre les moyens nécessaires pour lutter » contre le terrorisme. Sans compter « le trafic d’armes, de drogues, d’humains, et des espèces protégées. La lutte contre tous ces trafics doit être implacable », a souligné François Hollande.
Mais la sécurité est liée au développement, a-t-il affirmé, annonçant qu’il consacrera « 20 milliards d’euros au cours des cinq prochaines années en dons et développement en Afrique, parce que je considère que l’Afrique est la nouvelle frontière du monde, celle qui permet d’élargir encore le champ à la connaissance du savoir et de l’émancipation ». François Hollande a aussi rappelé que la France est le pays qui « compte le plus d’entreprises investissant en Afrique ». Par conséquent, « la France souhaite davantage être liée au continent. Et nous voulons doubler en cinq ans les échanges économiques entre la France et l’Afrique ».
« Il faut faire confiance à la CPI »
Mais pour le dirigeant français, l’engagement de la France doit aussi être suivi par l’engagement des Etats africains, faisant référence à la bonne gouvernance. « La démocratie, les droits de l’Homme et la sécurité des personnes doivent être garantis. La France ne pourra pas admettre les répressions, violences et crimes contre l’humanités », déplorant le fait qu’ils ne sont pas toujours punis sur le continent. « La Cour pénale internationale est là pour juger les auteurs de crimes lorsque la justice nationale ne peut le faire. Il faut donc lui faire confiance », a-t-il ajouté.
Le Président français a également appelé tous les dirigeants à œuvrer en faveur de la protection de l’environnement. « C’est de notre responsabilité à tous. Nous voyons les risques du changement climatique, il y a urgence à agir », annonçant notamment qu’un « système de transactions financières créé par les différents pays sera en partie assigné au climat », appelant plus que jamais à une « alliance entre l’Europe et l’Afrique ».