Les Etats d’Afrique centrale ont plaidé vendredi à Brazzaville, au Congo, pour la création d’un fonds spécial pour financer la préparation et le déroulement des élections en République centrafricaine.
Le sommet auquel ont participé des représentants d’Afrique centrale ainsi que le chef d’Etat sud-africain, Jacob Zuma, sur la situation centrafricaine a pris fin ce vendredi. Au terme de l’ « Appel de Brazzaville », les Etats d’Afrique centrale ont plaidé pour la création d’un fonds spécial en faveur de la Centrafrique pour financer « la préparation et le déroulement des opérations électorales ». Ce fonds est d’ores et déjà alimenté à hauteur de cinq milliards de francs CFA par Brazzaville, principal contributeur. D’autres pays tels que le Congo voisin, le Tchad et le Gabon ont suivi le mouvement. Les élections sont prévues à l’issue de la période de transition de 18 mois.
Par ailleurs, la feuille de route exigée depuis quelques temps par la communauté internationale a été validée. Sur le plan de la sécurité, l’effectif de 2 000 hommes, acté à Ndjamena, au Tchad, le mois dernier, doit arriver en renfort à la Force d’Afrique centrale (Fomac) à la fin du mois du mois de mai. Coût de l’opération : 47 milliards de francs CFA. Les enjeux de ce sommet des pays d’Afrique centrale prévoient un remaniement gouvernemental en Centrafrique, le passage du Conseil national de transition de 105 à 135 membres.
Sassou N’guesso appelle à un « soutien international »
Afin d’assurer un soutien « vigoureux » au processus de transition à Bangui, le président congolais, Denis Sassou Nguesso, à l’initiative du sommet l’ « Appel de Brazzaville », réclame un « soutien international ». « La tragédie actuelle [en Centrafrique] n’est pas une fatalité. Aujourd’hui, les partenaires multilatéraux sont soucieux d’adopter un plan pour une transition inclusive. Ce processus ne peut aboutir sans un soutien international vigoureux », a déclaré le chef de l’Etat congolais. Le nouveau pouvoir, représenté depuis le 24 mars par Michel Djotodia, fait face à des difficultés pour remettre en marche l’appareil politique. Il espère que les bailleurs de fonds occidentaux participent financièrement au fonds spécial pour la Centrafrique.
En attendant, la capitale, Bangui, est toujours en proie à l’insécurité et aux pillages. La population accuse les rebelles de la Séléka d’en être les principaux auteurs. Les salaires des fonctionnaires n’ont toujours pas été versés. Le président tchadien, Idriss Déby, avait appelé « les partenaires et pays amis » de la Centrafrique à apporter « leur contribution financière aux organes de la transition », en assurant qu’il n’avait « pas un sou dans sa caisse pour fonctionner ».
Le Premier ministre de la transition centrafricaine, Nicolas Tiangaye, était présent à la réunion de Brazzaville comme de nombreux ministres envoyés par la plupart des pays de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC). Le commissaire pour la paix et la sécurité de l’Union Africaine (UA), Ramtane Lamamra, présent à la réunion, a souligné l’importance de « mettre en évidence la nécessité de conjuguer nos efforts pour trouver les voies et moyens de sortie de crise (…) Il y a urgence en RCA (Centrafrique) à mettre un terme à la violence, aux viols, à restaurer la paix et la sécurité, remettre l’économie sur les rails ».
Jacob Zuma était le seul chef d’Etat étranger à se rendre au sommet. Il s’est entretenu en privé avec son homologue congolais et a invité les hauts responsables centrafricains à « tout mettre en oeuvre pour que cessent les souffrances inutiles que subissent les populations ». Dans le cadre d’un accord de défense, l’Afrique du Sud avait déployé des soldats en Centrafrique pour protéger le régime de François Bozizé. Les rebelles avaient alors abattu quatorze soldats sud-africains.