La ville d’Oran accueille les 1er et 2 décembre 2024 la 11e édition du Séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique. Dans un contexte de tensions internationales croissantes, ce rendez-vous stratégique vise à renforcer l’unité et la voix de l’Afrique sur la scène mondiale. L’Afrique ne peut plus accepter d’être reléguée au bas des priorités internationales, a affirmé le président algérien Abdelmadjid Tebboune dans son message d’ouverture, appelant à un continent plus fort et plus influent.
La ville d’Oran, surnommée la radieuse, accueille les 1er et 2 décembre 2024 la 11e session du Séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique. Ce rendez-vous, connu sous le nom de « Processus d’Oran« , s’est imposé depuis sa création en 2013 comme un espace stratégique de coordination et de réflexion sur les grands défis du continent africain.
Organisé à l’initiative de l’Algérie, ce séminaire reflète l’engagement historique du pays en faveur de l’unité africaine et de solutions « africaines aux problèmes africains ». Cette année, le séminaire met l’accent sur des thèmes critiques tels que la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU, la lutte contre le terrorisme, et le renforcement des capacités des États africains dans un contexte de défis sécuritaires croissants.
Un processus qui a fait ses preuves depuis 2013
Depuis son lancement en 2013, le Processus d’Oran a contribué à plusieurs avancées significatives. Il a notamment permis de renforcer la coordination entre les membres africains non permanents du Conseil de sécurité des Nations unies (A3) et le (CPS) de l’Union africaine. Parmi ses réalisations majeures, on peut citer :
– L’adoption en 2016 d’un mécanisme de consultation régulière entre l’A3 et le CPS
– La création en 2019 d’une plateforme numérique de partage d’informations entre les délégations africaines
– Le renforcement en 2021 des capacités d’intervention rapide face aux crises émergentes
– L’élaboration en 2023 d’une stratégie commune de lutte contre le terrorisme
Un rôle historique pour l’Algérie dans la diplomatie africaine
Depuis son indépendance, l’Algérie a fait de la défense des causes africaines une priorité de sa diplomatie. Le pays, fort de son héritage de lutte pour la liberté, s’est positionné comme un acteur clé dans la médiation des conflits. Ainsi, par le passé, le pays a abrité des négociations de paix pour le Mali et en soutenant la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud.
Le Séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité traduit cette ambition panafricaine. Ce forum vise à renforcer la coordination entre les membres africains du Conseil de sécurité des Nations unies (A3) et le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (CPS). L’Algérie, actuellement membre non permanent du Conseil de sécurité pour la période 2024-2025, joue un rôle central dans ce processus.
Une réponse aux défis sécuritaires du continent
Les discussions de cette 11e session portent notamment sur trois axes majeurs : la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU dans le cadre du « Pacte pour l’Avenir », le financement des opérations de maintien de la paix de l’Union africaine, et le renforcement du Centre de l’Union africaine pour la lutte contre le terrorisme (AUCTC), qui célèbre son 20e anniversaire.
Ces thématiques répondent directement aux défis actuels du continent, où le terrorisme, les conflits armés et les problèmes de gouvernance freinent le développement.
Le Séminaire de haut niveau d’Oran s’inscrit dans une période de profondes transformations mondiales. La montée des tensions entre grandes puissances, la crise de la gouvernance mondiale et les inégalités économiques remettent en question l’ordre international établi. Face à ces bouleversements, l’Afrique refuse désormais d’être spectatrice et cherche à faire entendre sa voix. « L’Afrique est déterminée, unie et capable de parler d’une seule voix forte, retentissante et influente au niveau de la plus haute instance du système international » a déclaré le Président Tebboune en ouverture du Forum.
Alors que cette 11e édition va s’achever, l’Algérie réaffirme son rôle de locomotive pour une Afrique unie et influente. Ce séminaire est une étape importante pour consolider une diplomatie africaine proactive, en phase avec les aspirations des peuples du continent.