La Corée du Sud, leader mondial dans la production de composants électroniques, a entrepris une démarche stratégique pour diversifier ses sources d’approvisionnement en minéraux critiques.
Cette initiative s’est concrétisée lors du premier sommet Corée du Sud-Afrique, où Séoul a cherché à établir de solides partenariats avec plusieurs pays africains.
Une coopération stratégique face aux tensions géopolitiques
Le président sud-coréen, Yoon Suk Yeol, a ouvert le sommet en soulignant l’importance de l’Afrique dans la diversification des approvisionnements en minerais essentiels, notamment en raison des tensions géopolitiques croissantes. « Le rôle de l’Afrique a fait l’objet d’une attention particulière, car l’incertitude de la chaîne d’approvisionnement mondiale augmente en raison des risques géopolitiques récents. J’espère que la coopération mutuellement bénéfique en matière de ressources sera élargie« , a déclaré le président Yoon.
La Corée du Sud, premier producteur mondial de circuits intégrés, dépend fortement des métaux semi-conducteurs comme le graphite, cobalt, le cuivre et le manganèse, dont l’Afrique possède plus d’un cinquième des réserves mondiales, selon la Cnuced. Cette dépendance a poussé Séoul à chercher de nouveaux partenaires pour sécuriser ses approvisionnements.
Un sommet fructueux avec 50 accords signés
Le sommet a été marqué par la signature de 50 accords environ entre la Corée du Sud et divers pays africains. Ces accords visent à élargir la coopération dans les domaines des réacteurs modulaires avancés, des énergies renouvelables, de l’électricité, des projets d’infrastructure et, bien sûr, des minerais. Parmi les accords notables, ceux avec la Tanzanie et Madagascar se distinguent. Cela renforce la position de ces pays comme fournisseurs clés pour l’industrie sud-coréenne.
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Par exemple, Hyosung Corp, un des grands conglomérats sud-coréens, a signé un contrat de 30 millions de dollars pour fournir des transformateurs électriques au Mozambique. De plus, le gouvernement sud-coréen a signé un accord-cadre pour faciliter les échanges commerciaux avec huit pays africains, dont le Ghana et le Malawi.
Les perspectives économiques et les enjeux futurs
La Corée du Sud, qui ne réalise actuellement que 1 à 2 % de ses échanges commerciaux avec l’Afrique, espère voir cette part augmenter significativement grâce aux nouveaux accords. Le gouvernement sud-coréen a annoncé un investissement de 14 milliards de dollars pour encourager les entreprises à s’implanter en Afrique, doublant ainsi son aide au développement pour le continent.
Pour les pays africains, ce sommet semble un créneau pour attirer des investissements importants et de renforcer leurs infrastructures. Toutefois, sur les 48 délégations présentes, 25 n’ont pas signé d’accords. Cela indique que le chemin vers une coopération pleinement intégrée est encore long.