Bilan en demi-teinte pour le deuxième Sommet Amérique du Sud-Afrique organisé les 26 et 27 à Margarita, au Vénézuéla. Multipliant les annonces de principes, les 60 chefs d’état présents n’ont pas réussi à dépasser le stade des déclarations.
« L’Afrique sera un grand pôle du XXIe siècle. Elle commence déjà à l’être et l’Amérique du Sud aussi. Nous formerons de véritables puissances et notre union contribuera à l’équilibre du monde », déclarait le Président vénézuélien Hugo Chavez, en ouverture du deuxième sommet Amérique du Sud-Asie (ASA), samedi dernier. Une déclaration prometteuse, s’il en est, qui en disait long sur les attentes et les espoirs suscités par cette rencontre organisée en cette deuxième édition à Margarita, au Vénézuéla.
Un nouveau système financier et économique international
En tant que chef de la gauche radicale en Amérique du sud, Hugo Chavez a pour sa part appelé au fondement d’un nouvel ordre mondial, soutenu par son allié, le Guide Lybien Mouammar Khadafy. Une proposition également reprise par le Président de l’ Equateur Rafaël Correa qui a plaidé pour « un système financier international fondé sur une logique de développement et non sur la logique perverse actuelle ». Autre point d’accord économique, la nécessaire union des deux continents pour œuvrer à « l’ouverture des marchés agricoles européens aux pays africains », une mesure demandée par le Président brésilien Luiz Inacio da Silva. En échange, les pays africains ont accepté d’ apporter leur soutien au Brésil dans sa requête auprès des Nations Unies, le Brésil souhaitant une réforme du Conseil de sécurité de l’ONU afin de garantir une plus grande participation des pays en développement. Une réforme retenue dans la déclaration finale du Sommet.
Création de nouvelles institutions
Le deuxième sommet ASA a également le mérite d’avoir donné naissance à un nouvel organisme financier, la Banque du Sud, dont la création était attendue depuis 2007. Cette banque, créée par les sept pays sud-américains servira ainsi à financer des programmes de développement dans la sous-région. Pour les plus optimistes comme Hugo Chavez, la Banque du Sud est apparue comme le prélude à la création d’une banque bi-régionale entre l’Afrique et l’Amérique du Sud, à laquelle le président a d’ores-et-déjà trouvé un nom : la Banque Sud-Sud. Autre institution concrète annoncée ce week-end, le secrétariat de l’ASA, premier organe commun émanant de la rencontre des soixante états. A terme, afin d’amplifier la coopération entre les deux continents, des réunions réunissant un groupe limité de pays sont également prévues.
Une coopération accrue dans les secteurs énergétiques et alimentaires
Pierre angulaire de la politique de coopération de Chavez, le pétrole a également fait l’objet de nombreuses déclarations. Le président vénézuélien a proposé de créer une compagnie publique plurinationale, « Petrosur », chargée d’alimenter en énergie les deux continents. Toujours dans le domaine énergétique, l’idée de construire des raffineries en Mauritanie et Guinée Équatoriale a également été évoquée par l’hôte vénézuélien. Concernant le secteur alimentaire, la Présidente argentine Christina Kirshner a plaidé quant à elle pour une aide technologique au continent africain tendant à le rendre auto-suffisant.
En marge du sommet, de nombreux accords bilatéraux ont été signés, notamment entre la Lybie et le Vénézuéla. Des accords sans doute plus concrets que la « Déclaration de Nueva Esparta » à laquelle a abouti le deuxième Sommet ASA, résumant les points de convergence et les objectifs communs des pays membres.
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