Sommet Afrique-Turquie : Ankara recherche les faveurs des pays africains


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Les autorités turques entendent dynamiser leurs relations avec les pays africains. Elles accueillent les délégations d’une cinquantaine de pays sur les rives du Bosphore pour le premier sommet Afrique-Turquie qui a commencé ce mardi. Ankara dispose de deux jours pour convaincre les Africains de soutenir sa candidature comme membre non-permanent du conseil de sécurité des Nations unies.

La Turquie fait les yeux doux à l’Afrique. Le premier sommet Afrique-Turquie a démarré ce mardi à Istanbul en présence des représentants d’une cinquantaine de pays africains. Ankara souhaite profiter de cette rencontre de deux jours pour étoffer sa coopération avec les pays africains et obtenir leur soutien aux Nations unies. La Turquie briguera en octobre prochain un siège de membre provisoire au Conseil de sécurité de l’Onu. En contrepartie, le ministre turc des Affaires étrangères Ali Babacan s’est engagé à faire de son pays «le porte-voix de l’Afrique». Ankara devrait tripler le nombre de ses représentations diplomatiques en Afrique avec l’ouverture dans les mois à venir d’une quinzaine d’ambassades. Si les liens politiques entre les pays africains et la Turquie sont encore ténus, il en va autrement des relations économiques.

Les échanges commerciaux entre la Turquie et l’Afrique ont atteint 13 milliards de dollars en 2007, plus du double de ce qu’ils étaient en 2003. « Nous avons pour but d’augmenter le volumes des échanges à 30 milliards de dollars en 2010 », a indiqué Ünal Ceviköz, le vice-sous-secrétaire au ministère turc des Affaires étrangères. Un cap que les Chinois, des investisseurs de plus en plus actifs en Afrique, ont passé depuis 2006, l’année où a été lancé le forum économique Afrique-Turquie. Il réunit chaque année à Istanbul opérateurs économiques turcs et africains.

Nouveau porte-voix, futur grand partenaire économique

Les principaux partenaires économiques de la Turquie sur le continent sont l’Algérie, l’Egypte et l’Afrique du Sud. Plus de 2,5 milliards de dollars d’échanges ont été réalisés avec les Algériens au premier semestre 2008, selon l’ambassade de Turquie en Algérie. Quarante pour cent des entreprises turques, qui opèrent en Afrique, travaillent sur le territoire algérien, principalement dans le secteur des infrastructures. Dans un entretien accordé au journal algérien El Watan, Muzaffer Soysanli, le conseiller commercial de l’ambassade turc en Algérie a estimé que les relations économiques entre les deux pays étaient néanmoins déséquilibrées. Les importations algériennes représentent à peine la moitié des exportations vers la Turquie dominées par les hydrocarbures. Elles s’élevaient à 2,3 milliards de dollars en 2007. Ankara espère donner un coup d’accélérateur à ces relations commerciales grâce à la signature d’un accord de libre-échange. Les droits de douane perçus sur les produits turcs pénalisent leur compétitivité par rapport aux produits européens sur le marché algérien.

Le sommet d’Istanbul est le point culminant d’une stratégie turque élaborée en 1998 et revue en 2003 pour se rapprocher des pays africains. « Ce sommet pourrait constituer le point de départ d’une coopération efficace et fructueuse entre les parties », avait indiqué Ali Babacan en juillet dernier alors qu’il suggérait cette rencontre à ses homologues africains. En 2003, la Turquie est devenue membre observateur de l’Union africaine et compte, depuis mai dernier, parmi les membres non-régionaux de la Banque africaine de développement (Bad). Depuis 2005, année consacrée à l’Afrique, l’agence de coopération turque Tika a lancé 28 projets qui se concentrent en Afrique de l’Est, principalement en Ethiopie et au Soudan [[19 en Ethiopie, 4 au Soudan, 2 en Egypte et au Maroc et un au Nigeria]]. Le sommet d’Istanbul devrait s’achever sur une déclaration finale qui marquera un tournant dans les relations entre l’Afrique et la Turquie.

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