Somalie : une Présidentielle dans un contexte de crises et sous couvre-feu


Lecture 2 min.
Election
Election (illustration)

Les députés et sénateurs somaliens élisent, ce dimanche, le nouveau Président du pays. À la suite d’une longue année de crises.

Après une année d’atermoiements et de crises, les membres du Parlement fédéral de Somalie (députés et sénateurs) élisent finalement, ce dimanche 15 mai, le nouveau Président du pays. Les autorités somaliennes avaient jusqu’au 17 mai au plus tard pour organiser l’élection, sans quoi le pays risquait de perdre le précieux soutien financier du FMI, indispensable pour une économie très fragile. Le scrutin se déroule dans un hangar de l’aéroport de Mogadiscio sous forte protection militaire et policière. La tension est palpable au point où la police a dû décréter, samedi, un couvre-feu courant jusqu’au lundi matin. Pour le porte-parole de la police, Abdifatah Adan Hassan, les raisons sécuritaires justifient cette mesure.

Dans la trentaine de candidats qui briguent le fauteuil présidentiel, figure Mohamed Abdullahi Mohamed alias Farmajo, Président sortant, aux côtés d’autres poids lourds de la politique somalienne comme les anciens Présidents Hassan Cheikh Mohamoud, qui a dirigé le pays de 2012 à 2017, et Sharif Cheikh Ahmed, qui a occupé la magistrature suprême de 2009 à 2012.

Les défis de celui d’entre eux qui sera élu au terme du scrutin de ce jour sont énormes. Il devra réconcilier les citoyens d’un pays émietté en plusieurs clans rivaux, rétablir la sécurité fragilisée par les islamistes radicaux Shebab qui sèment la terreur dans le pays depuis une quinzaine d’années. L’autre difficulté majeure à laquelle le nouveau Président devra trouver une solution est la terrible sécheresse qui frappe le pays et qui l’expose à un sérieux risque de famine comme celle que le pays a connue en 2011 et qui avait entraîné la mort de quelque 260 000 personnes.

La lutte contre la corruption est également un défi de taille à relever pour redresser une économie très fragile. La Somalie, en effet, passe pour l’un des pays les plus corrompus du monde. Selon le classement 2021 de Transparency International, la Somalie discute la deuxième place de pays le plus corrompu du monde avec la Syrie, après le Soudan du Sud qui tient le haut du pavé.

Avatar photo
Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
Facebook Linkedin
Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News