Un hôtel de Mogadiscio a été le théâtre d’une attaque à la grenade faisant un blessé. Les tirs visaient des participants à la conférence de réconciliation nationale, ouverte depuis la mi-juillet. La capitale connaît depuis ces derniers mois des violences et des meurtres presque chaque jour.
La violence ne faiblit pas en Somalie. Dans la nuit de dimanche à lundi, un hôtel de Mogadiscio a été attaqué à la grenade. Pour la troisième fois en moins de dix jours, les cibles de cette attaque étaient des participants à la conférence nationale de réconciliation. Cette dernière, qui se tient depuis mi-juillet dans la capitale somalienne a pour objectif de ramener la paix dans le pays, en guerre civile depuis 1991. « Des insurgés ont essayé de tous nous tuer (…) la grenade a atterri à l’extérieur de l’hôtel et a blessé légèrement l’un des délégués qui était assis à l’extérieur », a indiqué lundi à l’AFP un des délégués, Yusuf Salah.
Plus de cent morts depuis janvier
Cette nouvelle offensive intervient dix jours après que Moalim Harun Moalim Yusuf, un important chef de clan somalien qui participait à la conférence de réconciliation à Mogadiscio a été assassiné. Pendant ce temps, Cheikh Sharif Cheikh Ahmed, le numéro 2 des tribunaux islamiques en Somalie, a appelé ce lundi à « expulser » les soldats éthiopiens. Un appel clair à la guérilla qui ne laisse pas entrevoir un retour au calme dans l’immédiat.
Dimanche, une bombe éclatait dans la capitale faisant deux morts. Les victimes, deux écoliers somaliens étaient en route pour l’école. « [Ils] ont été mis en pièces et un vieil homme qui passait dans les parages a été gravement blessé », a déclaré Hirabe Mohamed, un témoin. Alors qu’ils étaient à la recherche d’armes dans le quartier de Sugaholaha, deux policiers somaliens ont été blessés par un tir d’au moins quatre grenades. L’attaque visait une équipe de forces de sécurité éthiopiennes et somaliennes. « Les policiers menaient une importante opération quand les grenades ont explosé, blessant deux d’entre eux », a rapporté à l’AFP, le porte-parole national de la police, Abduwahid Mohamed.
Trois civils, dont une femme et son enfant ont également été victimes de l’explosion d’une grenade ce week-end. Le tir visait à l’origine une patrouille de police. Mogadiscio est quotidiennement le théâtre de violences et connaît des attaques armées presque tous les jours. Même si les cibles sont principalement les forces militaires somaliennes et éthiopiennes, ce sont les civils qui en font la plupart du temps les frais. On compte plus d’une centaine de morts depuis le mois de janvier.
L’ONU n’est pas prêt à intervenir
Lundi dernier, le conseil de sécurité de l’ONU a adopté la résolution 1772, réaffirmant son soutien à l’Amisom, la force de l’Union Africaine en Somalie, déployée sur place et complètement dépassée par un quotidien ponctué d’attaques armées. Le conseil a prolongé de six mois le mandat de l’Amisom. Actuellement la force africaine compte 1 700 soldats en provenance d’Ouganda, pour un effectif total de 8 000 hommes autorisés. Les Nations Unies ont quant à elles affirmé vouloir attendre une situation plus favorable pour faire intervenir les casques bleus. En attendant, un soutien financier, technique et logistique pourrait être apporté.
La tension est à son comble depuis la chute à la fin de l’année 2006 des tribunaux islamiques qui contrôlaient la quasi-totalité du Sud et du Centre Est du pays. Depuis, les insurgés mènent une véritable guérilla contre le gouvernement somalien et les forces éthiopiennes déployées dans le pays.