Somalie : l’Onu autorise l’envoi d’une force de l’Union Africaine


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Le Conseil de sécurité des Nations Unies a voté, mardi, à l’unanimité, l’envoi d’une force de paix de l’Union Africaine en Somalie. L’Amisom aura pour tâche, pendant six mois, de sécuriser et stabiliser le pays. Le vote de la résolution 1744 intervient alors que les habitants de Mogadiscio fuient la ville en masse, en proie à de meurtriers affrontements.

Le gouvernement somalien réclamait le déploiement d’une force de paix africaine pour mater la rébellion islamiste, c’est désormais chose acquise dans les textes. Mardi, le Conseil de sécurité des Nations Unies a voté à l’unanimité la résolution 1744, qui autorise une mission de l’Union Africaine (UA) à « prendre toutes les mesures nécessaires » pour participer à la sécurisation, la stabilisation, la pacification et la réconciliation dans le pays. Pour accomplir sa tâche, l’Union africaine avait prévu quelque 8 000 militaires. Problème, sur les 53 pays de l’UA, seuls l’Ouganda, le Nigeria, le Burundi, le Malawi et le Ghana auraient accepté d’envoyer des soldats, qui ne constitueraient que la moitié de l’effectif requis.

Afin de permettre l’armement des combattants, l’embargo sur les armes qui court en Somalie depuis 1992 a été partiellement levé par la résolution 1744, rédigée par la Grande-Bretagne et co-parrainée par le Congo, le Ghana, les Etats-Unis, Panama et la Slovaquie. Il faut toutefois noter que cet embargo n’est pas respecté. Des experts engagés par le Conseil de sécurité ont indiqué, l’an passé, que le gouvernement de transition recevait des armes de l’Ethiopie, de l’Ouganda et du Yémen, alors que les islamistes que combat l’armée régulière était fournie par Djibouti, l’Egypte, l’Erythrée, l’Iran, la Libye, l’Arabie Saoudite et la Syrie.

Des milliers de Somaliens fuient Mogadiscio

Le vote de la résolution onusienne intervient alors que, depuis mardi, des milliers de Somaliens quittent la capitale Mogadiscio et ses alentours pour échapper aux tirs de mortiers et de roquettes qui ont déjà fait plus de dix morts et entre 30 et 50 blessés, selon les sources. Les affrontements opposent le gouvernement provisoire, appuyé par l’Ethiopie, et des hommes armés non identifiés que les autorités pensent être des islamistes.

La situation est telle avec ces attaques quasi-quotidiennes et meurtrières que les blessés ne peuvent pas se rendre à l’hôpital la nuit, de peur de faire les frais des échanges d’artillerie. Du coup, certains se vident de leur sang en attendant d’aller demander des soins le lendemain. L’exode concerne en majorité des femmes et des enfants, qui se dirigent pour beaucoup vers Merca et Baidoa, deux villes du Sud du pays, la deuxième étant le siège du pouvoir. Ils craignent qu’aux heurts circonscrits ne succède une vraie guerre.

Reste à espérer que l’Amisom aura les moyens, humains et financiers, d’accomplir sa mission pour que ne se reproduise pas le manque d’efficacité de la force de l’UA au Darfour (Soudan). Les Nations Unies pourraient prendre le relais à la fin du mandat de l’Amisom. Le Conseil de sécurité a en effet demandé au secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-Moon, de se pencher sur l’envoi éventuel d’une force onusienne.

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