Kismayo est depuis ce lundi contrôlé par les soldats somaliens et de l’Union africaine (UA). Ce, plus de 48 heures après le retrait des islamistes shebab de cette ville, leur dernier bastion en Somalie, qu’ils contrôlaient depuis 2008.
Le dernier bastion des Shebab aux mains des soldats somaliens et kényans. Plus de 48 heures après que les islamistes ont déserté Kismayo, les soldats somaliens et de l’Union africaine se déploient ce lundi dans la ville. Les islamistes insurgés contrôlaient cette ville depuis 2008.
« Nous pouvons les voir désormais, je vois des officiers somaliens et des Kényans très lourdement armés », a déclaré à l’AFP Asha Mohamed Aden, une mère de famille. Si la population est rassurée, elle attend de voir la suite. « Beaucoup de gens sont heureux de voir arriver (les forces pro-gouvernementales) parce qu’ils étaient fatigués de la mauvaise administration shebab […] Mais, je reste sur mes gardes jusqu’à ce que je voie (…) qu’ils sont mieux que les Shebab », a confié à l’AFP Abudullahi Farey Hassan, un habitant, rapporte LePoint.fr.
Puisque les islamistes shebab ont assuré, samedi 29 septembre, qu’ils se repliaient tactiquement. Rien n’exclut, donc, une nouvelle tentative de prise de la ville de Kismayo.
La crainte d’une guerre civile
Kismayo attise les convoitises. Les Shebab avaient saisi l’importance économique de cette ville portuaire. Ainsi, les islamistes insurgés y exploitaient le bois, le charbon, etc. C’est pour cette raison que Kismayo fait l’objet de lutte acharnée entre différentes milices. « Le nombre de milices claniques augmente de jour en jour, il y a des pillages », a déploré à l’AFP un autre habitant, Hussein Duale, qui se dit « très inquiet pour l’avenir de la ville ».
Il incombe, désormais, aux nouvelles autorités somaliennes de gérer l’après-shebab. « Comment gérer Kismayo après les Shebab sera l’une des plus difficiles questions auxquelles devra faire face le président Hassan », explique au Point.fr Habdirashid Hashi, analyste au centre de réflexion International Crisis Group (ICG).
Le président somalien, Hassan Cheikh Mohamoud, a lui-même survécu à un attentat perpétré par les Shebab, mercredi 12 septembre. Ces islamistes insurgés, qui condamnent l’élection présidentielle, ont été chassés de Mogadiscio, la capitale somalienne, en août 2011. Ils sont, néanmoins, toujours présents dans le Sud et le centre du pays où ils tentent d’appliquer la charia, la loi islamique.
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