
Le président somalien Hassan Sheikh Mohamud entretient le suspense concernant sa candidature à la présidentielle de 2026. Bien qu’il n’ait pas pris de décision, il met l’accent sur la situation sécuritaire, la stabilisation de la Somalie et le développement démocratique comme priorités avant d’envisager un nouveau mandat. Une incertitude politique qui reflète les défis du pays à l’approche des élections.
Le président somalien Hassan Sheikh Mohamud a récemment semé le doute sur ses intentions pour la prochaine élection présidentielle de 2026. Lors d’une interview accordée à Nation Media, basé au Kenya, le chef d’État a affirmé qu’il n’avait pas encore décidé s’il briguerait un nouveau mandat, insistant sur plusieurs facteurs déterminants avant toute annonce officielle.
Une décision suspendue à la situation sécuritaire
Depuis son retour à la présidence en mai 2022, Hassan Sheikh Mohamud a fait de la sécurité nationale une priorité absolue. Il a souligné les progrès accomplis à Mogadiscio, affirmant que la capitale, autrefois théâtre d’attentats mensuels orchestrés par Al-Shabab, connaît désormais une amélioration notable. Cette stabilisation a permis l’émergence de nouveaux centres commerciaux et la construction de gratte-ciels, symboles d’un début de renaissance économique. Toutefois, il a rappelé que la menace terroriste demeure présente, comme en témoigne l’attentat contre son cortège en mars dernier, qui a malheureusement coûté la vie à plusieurs civils.
Le président a réaffirmé son engagement envers la mise en place d’un véritable processus démocratique en Somalie. L’instauration d’élections au suffrage universel, longtemps attendue, reste selon lui une étape essentielle avant de pouvoir envisager l’avenir politique du pays. Hassan Sheikh Mohamud veut s’assurer que ces bases démocratiques solides soient posées avant de considérer une éventuelle nouvelle candidature.
Conscient que son gouvernement bénéficie d’un soutien international sans précédent et d’une aide financière massive, il se sait attendu au tournant sur la consolidation des institutions et la transparence électorale. Pour lui, le véritable succès de son mandat résidera moins dans la durée de son pouvoir que dans l’héritage institutionnel qu’il laissera derrière lui.
Un avenir encore incertain
Réélu en 2022 pour un second mandat, Hassan Sheikh Mohamud pourrait, selon la Constitution somalienne actuelle, prétendre à un troisième mandat, aucune limite n’étant imposée. Pourtant, il semble privilégier une approche pragmatique : priorité à la stabilisation du pays, à la croissance économique et au retour de la démocratie avant toute ambition personnelle.
Le flou qu’il maintient autour de ses intentions électorales reflète à la fois la complexité de la situation somalienne et une stratégie politique prudente. À mesure que 2026 approche, la question de sa candidature risque de devenir un enjeu central pour la scène politique somalienne, encore marquée par les défis sécuritaires et institutionnels.