Somalie, pays abandonné des dieux et des hommes. Il y a longtemps que ce pays a quitté la mémoire des hommes. Les guerres fratricides n’intéressent plus les médias. Trop compliqué d’expliquer les différents protagonistes d’une guerre ensablée dans les ambitions des chefs de guerre. L’opération « Restore Hope » est tombée dans les oubliettes et les Somaliens dans le dénuement.
Mogadiscio, capitale éphémère d’une grande nation. Elle est aujourd’hui cannibalisée par les nombreuses factions qui se disputent les quartiers. Et comme un malheur arrive toujours avec sa tribu, on apprend que les Etats-Unis viennent de cibler une organisation fondamentaliste locale, Al-Ittihad al-Islamiya, jugée proche de Ben Laden. Sous couvert d’actions humanitaires, elle serait un nid de terroristes. Comme si la Somalie avait besoin de Ben Laden pour sombrer plus profondément dans le chaos. Décidément, rien n’est épargné pour ce pays en état de destruction avancée.
Reste-t-il un Etat, une administration en Somalie ? Rien n’est moins sûr. Même le petit Etat non reconnu par la communauté internationale, le Somali Land, semble se porter mieux que son grand voisin. Les islamistes somaliens n’ont aucune chance de s’imposer dans cette guerre éternelle, à moins de recevoir une importante aide étrangère. Chose improbable par les temps qui dérapent. Aucun pays n’oserait encourager les fous d’Allah.
Les Somaliens sont-ils condamnés à subir seuls la folie des seigneurs de la guerre ? Pour l’instant, les instances internationales, ONU et OUA, tournent le dos à ce conflit non médiatique, à cette guerre sans images.