La Somalie souffre d’une absence de gouvernement effectif depuis janvier 1991, date à laquelle le président Siad Barre a été renversé. Depuis cette date, les combats entre les chefs de guerre somaliens, les forces gouvernementales et différentes alliances d’insurgés islamistes se sont soldés par la mort de centaines de somaliens et le déplacement de centaines de milliers d’autres.
L’intervention américaine Restore Hope en 1992 fut l’une des tentatives les plus audacieuses pour tenter de tourner la page en Somalie et de mettre fin à la famine, mais cette tentative s’est soldée par un échec en octobre 1993.
Dans le nord, l’ancien protectorat britannique du Somaliland a proclamé son indépendance du reste de la Somalie en mai 1991, et en 1998 la région du Puntland dans le nord-est s’est auto-déclarée Etat autonome. Les deux régions sont restées en grande partie en paix.
Chronologie des événements en Somalie
2 mai 2000: La conférence d’Arta à Djibouti met en place la Conférence nationale de réconciliation somalienne, à laquelle participent au moins 2 000 personnes.
26 août 2000: une Assemblée Nationale de Transition, forte de 245 membres et fondée sur une représentation clanique, élit Abdiqasim Salad Hassan à la présidence de la Somalie.
27 août 2000: le président Hassan prête serment lors de la cérémonie d’investiture à Djibouti.
Avril 2001: le Conseil pour la restauration et la réconciliation en Somalie (SRRC), un groupe de factions basé dans le sud et opposé au gouvernement intérimaire, est créé en Ethiopie, il annonce son intention de former un gouvernement national rival dans les six mois.
Novembre-Décembre 2001: Le président kényan Daniel Arap Moi réunit le gouvernement de transition somalien (TFG), certains membres du SRRC et d’autres chefs de factions pour signer à Nakuru l’accord qui met fin au conflit.
Novembre 2001 : Les Etats-Unis gèlent les fonds de la banque al Barakaat – principal établissement bancaire spécialisé dans les transferts de fonds et plus gros employeur du pays– soupçonnée de liens avec al-Qaeda.
Mai 2002: Mohamed Ibrahim Egal, président de la république autoproclamée du Somaliland, décède dans un hôpital sud-africain, il est remplacé par son vice-président, Dahir Riyale Kahin.
Octobre 2002: Une autre réunion de réconciliation, parrainée par l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), organisme régional, s’ouvre dans la ville kényane d’Eldoret.
Janvier 2004 : Le président ougandais Yoweri Museveni, président de l’IGAD, négocie un accord, et résout apparemment les contentieux.
22 août 2004: Un Parlement de transition de 275 membres est investi.
15 septembre 2004: Shariff Hassan Sheikh Adan, un homme d’affaires, est élu président de l’Assemblée.
10 octobre 2004: Abdullahi Yusuf Ahmed, 71 ans, est élu président intérimaire par le Parlement de transition.
14 octobre 2004: M. Yusuf Ahmed prête serment à Nairobi lors d’une cérémonie à laquelle assistant plusieurs chefs d’état africains.
3 novembre 2004: M. Yusuf Ahmed nomme Ali Muhammad Gedi Premier ministre.
13 janvier 2005: Le Parlement approuve le cabinet recomposé de M. Gedi, qui comprend 90 membres.
6 février 2005: Le président du Parlement, avec 60 députés, retourne à Mogadiscio où il est accueilli par une foule en liesse.
9 février 2005: M. Gedi annonce son intention de partir de Nairobi pour se réinstaller à Mogadiscio le 21 février.
24 février 2005: Le président Yusuf Ahmed et le Premier ministre Gedi commencent une tournée d’une semaine en Somalie – première fois qu’ils retournent en Somalie depuis l’élection de M. Yusuf Ahmed en octobre 2004.
29 avril 2005: M. Gedi s’envole pour Mogadiscio pour rencontrer les députés et les ministres qui insistent pour que le gouvernement de transition soit basé à Mogadiscio, et non à Baidoa ou Jowhar comme proposé par le TFG.
18 février 2006: Un groupe de chefs de guerre basé à Mogadiscio, mené par Mohamed Qanyare, forme l’Alliance pour la restauration de la paix et contre le terrorisme, et s’oppose à l’Union des tribunaux islamiques (UIC) ; plusieurs jours d’affrontements sanglants suivent.
19-22 février 2006: Les combats forcent des milliers de gens à fuir Mogadiscio, particulièrement les banlieues nord et sud.
Février 2006: Le Parlement de transition se réunit pour la première fois sur le sol somalien – dans la ville de Baidoa située dans le nord-ouest.
Mars-Mai 2006: Des centaines de personnes sont tuées et un grand nombre d’autres blessées à Mogadiscio lors des combats entre l’UIC et les chefs de guerre. Il s’agit de la pire explosion de violence en une décennie.
Juin 2006: Sheikh Sharif Sheikh Ahmed est nommé président de l’UIC.
Juillet 2006: l’UIC bat les chefs de guerre, qui fuient Mogadiscio; l’UIC se déploie rapidement dans d’autres régions de la Somalie sud-centrale.
Août 2006: L’aéroport de Mogadiscio fonctionne à nouveau, pour la première fois depuis 1995. L’UIC rouvre également le port de Mogadiscio.
Juillet-Décembre 2006: Mogadiscio connaît un semblant de paix et de tranquillité, pour la première fois depuis plus de 15 ans.
Décembre 2006: Les troupes éthiopiennes et les forces du TFG délogent l’UIC de Mogadiscio et de la quasi totalité de la région sud, prenant Mogadiscio le 28 décembre. Le président du TFG Abdullahi Yusuf Ahmed et son gouvernement entrent dans Mogadiscio pour la première fois depuis son élection en 2004.
Mars 2007: L’UIC et d’autres opposants à la présence des troupes éthiopiennes se regroupent et lancent des attaques sur les positions éthiopiennes et gouvernementales.
Mars 2007: Les premières troupes de maintien de la paix de l’Union Africaine (AMISOM : Ougandais et Burundais) arrivent à Mogadiscio.
Avril 2007: Les combats s’intensifient, forçant des centaines de milliers de personnes à fuir Mogadiscio – le plus grand exode connu par la ville en 15 ans. On signale des centaines de morts après plusieurs jours de combats féroces.
Septembre 2007: Les forces restantes de l’UIC et d’autres groupes d’opposition se retrouvent à Asmara, la capitale érythréenne, et forment une nouvelle alliance pour combattre les éthiopiens. L’Alliance pour une nouvelle libération de la Somalie (ARS), menée par le Sheikh Sharif Sheikh Ahmed, est créée.
Octobre 2007: Le Premier ministre Gedi démissionne, après la chute du président Yusuf Ahmed.
Novembre 2007: M. Yusuf Ahmed nomme Nur Hassan Hussein, également connu sous le nom de Nur Adde, comme Premier ministre et entame immédiatement un processus de réconciliation avec l’opposition.
Novembre 2007: Le nombre de réfugiés somaliens se monte à un million, avec près de 200 000 personnes fuyant Mogadiscio en trois semaines (Nations Unies).
Juin 2008: Le gouvernement signe un cessez-le-feu de trois mois avec l’ARS (opposition) pour stopper les combats dans Mogadiscio. Cet accord envisage le retrait des troupes éthiopiennes de Somalie dans les 120 jours, mais le cessez-le-feu est rejeté par une faction de l’ARS menée par le Sheikh Hassan Dahir Aweys, qui veut continuer la lutte jusqu’à ce que toutes les forces étrangères, y compris l’AMISOM, quittent la Somalie.
Décembre 2008: Le président Yusuf Ahmed essaye de limoger le Premier ministre Nur Hassan Hussein à cause de ses tentatives pour faire entrer l’opposition dans le gouvernement. Le Parlement déclare le limogeage inconstitutionnel et vote une motion de confiance à M. Hassa Hussein.
Décembre 2008: M. Yusuf Ahmed démissionne et le président du Parlement somalien Sheikh Aden Madobe devient président par intérim.
Janvier 2009: Le retrait éthiopien est fini. Les milices d’al-Shabab prennent le contrôle de la ville de Baidoa dans le sud-ouest, ancien siège du TFG, et capturent de hauts représentants du gouvernement, mais les relâchent sains et saufs.
Janvier 2009: A Djibouti, la faction de l’ARS dirigée par le Sheikh Sharif Sheikh Ahmed s’approche d’un accord de partage du pouvoir avec le TFG. Mais l’accord est rejeté par une autre faction dirigée par le Sheikh Hassan Dahir Aweys. Un nouveau Parlement élargi, comprenant 275 députés de l’ARS (opposition), est investi à Djibouti.
Janvier 2009: Sheikh Sharif Sheikh Ahmed est élu par le Parlement pour remplacer M. Yusuf Ahmed et la période de transition est renouvelée pour deux années supplémentaires.
13 février 2009: Le président Sheikh Ahmed nomme Omar Abdirashid Ali Sharmarke, le fils de l’ancien Président, comme Premier ministre.
Février 2009: M. Sheikh Ahmed retourne à Mogadiscio où il est chaleureusement accueilli.
Mai 2009 – Al-Shabab et Hisbul Islami, des insurgés islamistes, lancent une attaque d’envergure contre le gouvernement et prennent rapidement le dessus lorsqu’ils essayent de renverser le gouvernement.
Juin 2009: Fin juin, on compte près de 170 000 personnes déplacées de Mogadiscio, et selon des groupes locaux de défense des droits humains, 397 personnes sont mortes et 1 738 ont été blessées depuis le 7 mai.