Les autorités ivoiriennes ont demandé la libération «sans délai» des militaires ivoiriens «injustement arrêtés» par Bamako qui les accuse d’être des mercenaires. Selon Abidjan, ces hommes se sont déplacés dans le cadre de la Minusma. L’ONU autorise-t-elle des contingents à se déplacer avec leurs armements ?
La confusion s’installe dans l’affaire des 49 soldats ivoiriens arrêtés dimanche à l’aéroport de Bamako. Dans un communiqué, le Conseil de sécurité ivoirien, intervenant 48 heures après l’incident, ont balayé les accusations faites par les autorités maliennes. Abidjan insiste que tout est en ordre pour ce qui est de l’arrivée du contingent en terre malienne. Les autorités ivoiriennes ont confirmé que ces hommes sont au Mali dans le cadre des opérations de la Minusma.
Alors que Bamako a accusé que les soldats ivoiriens interpellés n’avaient pas d’ordre de mission, le Conseil de sécurité ivoirien indique que l’ordre de mission du contingent a été transmis aux autorités aéroportuaires maliennes. Abidjan a même précisé que «le ministère des Affaires étrangères et le chef d’état-major maliens en ont reçu copie». La Côte d’Ivoire soutient par ailleurs que ses soldats hommes n’étaient pas armés à leur arrivée, et que «les armes se trouvaient dans un autre avion».
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Lundi, le porte-parole de la Minusma, Olivier Salgado, avait confirmé que ces militaires faisaient effectivement partie des «éléments nationaux de soutien» logistique à la Minusma. Seulement, relève RFI, l’ONU, après avoir épluché les archives, persiste que ces hommes n’ont pas le statut d’éléments nationaux de soutien, comme l’indique Abidjan, et se trouve dans l’impossibilité de «déterminer dans quel cadre ces soldats ont été dépêchés à Bamako».
Et l’ONU, note RFI, n’aurait jamais autorisé à des soldats de voyager avec leurs armes. Surtout dans un avion séparé. Quelle était alors la mission réelle de ce contingent ivoirien au Mali ? Pourquoi Abidjan a attendu 48 heures après l’interpellation de ses 49 soldats et 24 heures, après une annonce publique du gouvernement malien, avant de réagir ? Beaucoup de zones d’ombre qui entourent cette affaire. Pour l’heure, Abidjan et Bamako ne parlent pas le même langage.
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