Deux magistrats chargés d’enquêter sur l’affaire des soldats français accusés de viols en Centrafrique ont été dépêchés dans la capitale centrafricaine, Bangui, pour y interroger les enfants qui se disent victimes de ces exactions.
L’enquête sur l’affaire des soldats français accusés de viols sur des enfants en Centrafrique est toujours en cours. Deux magistrats français chargés de l’enquête sont en route pour la capitale centrafricaine, Bangui, afin d’y interroger les enfants qui se disent victimes d’abus sexuels. En tout, 14 militaires ont été accusés de viols par six enfants de neuf à treize ans. Selon ces enfants, les faits se seraient déroulés entre fin 2013 et début juin 2014. Parmi les accusés, trois soldats ont été identifiés.
De son côté, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, informé, dès juillet 2014, de ces accusations, avait saisi la justice française et lancé une enquête interne, mais sans dévoiler l’affaire. Un silence qui lui a été reproché lorsque le scandale a éclaté, fin avril, dans les colonnes du quotidien britannique The Guardian. La justice centrafricaine a aussi protesté contre le fait de ne pas avoir été informée de l’affaire. Début juin, Jean-Yves Le Drian a donné son feu vert pour que l’enquête interne de l’armée soit déclassifiée et transmise à la justice.
Ce n’est pas la seule affaire qui éclabousse les troupes françaises déployées en Afrique. Au Burkina Faso, deux soldats français ont aussi été accusés d’agression sexuelle sur deux fillettes de trois et cinq ans. Ils ont commis des attouchements sexuels sur ces deux fillettes. Une vidéo révèle toute la scène. Face à l’indéfendable, Paris a été contraint de les rapatrier illico et de les placer en garde à vue. L’un des deux soldats accusés a même été mis en examen. Le Président français, qui s’est exprimé sur l’affaire, lors de sa tournée en Afrique, la semaine dernière, notamment au Bénin, a estimé qu’elle est très grave. Toutefois, selon lui, elle n’est pas comparable aux actes de viols sur mineures imputés en Centrafrique à des soldats français. Il s’agit, « d’un fait divers grave, mais qui ne s’est pas déroulé dans le cadre d’une opération internationale liée aux Nations Unies », avait déclaré le Président français.
Ces deux affaires sont scrutées à la loupe en Afrique, où de nombreuses personnes n’ont pas caché leur colère face à des soldats français « qui se permettent tout en Afrique en toute impunité ». Sur le continent, on attend que les militaires français auteurs des faits soient donc punis à la hauteur de leurs délits.