Le dernier film du réalisateur marocain Saâd Chraibi, » Soif « , revient sur l’épisode du protectorat français. L’action se situe dans un petit village du sud du Maroc, en 1954, quelques mois avant l’Indépendance.
1954. Un petit village du sud du Maroc, perdu dans le désert. Le lieutenant français, installé dans une belle demeure, essaie tant bien que mal de sauver la région de la sécheresse en procurant à quelques importants propriétaires terriens des pompes à eau leur permettant de continuer à irriguer leurs terres. Sur les conseils de son oncle Zaid, Mouh, le jardinier du colon, décide de faire sauter une à une ces installations afin que l’eau puisse rejaillir naturellement et pour tous.
Saâd Chraibi, réalisateur du très prisé Femmes…et femmes, revient avec Soif sur l’épisode du protectorat français. Malheureusement, pour en faire un film sans vraie personnalité et qui hésite à suivre un axe défini. Le spectateur finit par se perdre dans les méandres d’une intrigue peu crédible. La beauté de l’image et la photogénie de Mouna Fettou dans le rôle de Menna, éprise de Mouh et cuisinière du lieutenant, réussissent cependant à atténuer ce désagréable sentiment de confusion.
Histoire, amours et fantaisies
Superpositions des histoires. On suit celle de Mouh et de Menna qui se marient, et celle du lieutenant et de sa femme qui le rejoint et essaie de réfréner son attirance pour un indigène. Intrigues politiques aussi. Un groupuscule de nationalistes tente d’influencer Mouh et le fait chanter. Le lieutenant finit par découvrir les agissements de son employé et le fait mettre en prison.
S’ensuivent de rocambolesques scènes où la femme du lieutenant, à l’insu de son mari, organise une rencontre secrète entre Mouh et Menna qui tourne au drame. Une fois libéré, car l’heure de l’Indépendance a sonné, Mouh est assassiné par les nationalistes. Le film se clôt sur le départ du lieutenant. Un soulagement.
Soif de Saâd Chraibi, sortie française le 13 novembre 2002