Le groupe nigérien Sôgha est un régal musical inattendu. Les voix de son choeur de femmes sont une réelle invitation à découvrir les riches mélopées qui habitent le coeur des Nigériens et les contrées de ce vaste pays de l’Afrique de l’Ouest.
Des voix cristallines s’élèvent dans le ciel abidjanais, ce soir-là au stade de Koumassi, ce quartier populaire de la capitale ivoirienne où a lieu un des concerts organisés dans le cadre de l’édition 2007 du Marché des arts du spectacle africain, le Masa de la paix. Une présence scénique peu commune pour ces silhouettes en costumes nigériens, armées de leurs seules calebasses ornées de cauris, des intruments traditionnels, et de leurs cordes vocales aux prouesses insoupçonnables. Sôgha est loin d’être un simple groupe de musique traditionnelle, c’est une véritable révélation qui enchante son public.
Trois chanteuses, une choriste et cinq intrumentistes composent la formation musicale. Fati Hallidou, Aichatou Ali Soumaila, Nana Mallan Garba et Ramatou Hassane, accompagnés de leurs cinq musiciens, subliment le patrimoine traditionnel musical nigérien. Sôgha chante dans toutes les langues et décline tous les styles musicaux que connaît le pays. Incontestables ambassadrices de la culture nigérienne, même si elles sont trop modestes pour l’admettre, elles remplissent à merveille leur office dans la sous-région de l’Afrique de l’Ouest, ou plus loin au Canada.
Femme et musique : un duo gagnant pour la musique nigérienne
Sôgha, formé en 2004, fait sa première sortie officielle en 2005 à l’occasion des jeux de la Francophonie dont le Niger est l’hôte. « Nous faisions chacun de la musique de notre côté avant que le groupe ne naisse. Sôgha a été créé pour témoigner de la richesse du patrimoine nigérien et pour contribuer à la promotion de la femme », explique Aichatou Ali Soumaila, alias Dankwali. Le titre de la chanson qui a rendue célèbre, en 1999, l’animatrice du groupe Sôgha. Depuis l’université d’où elle sortie avec une maitrise de sociologie (option communication), la jeune femme est une figure familière de la scène artistique nigérienne. A l’intsar de la chanteuse principale de la formation musicale, Fati Hallidou. Elle rayonne sur scène de ses 18 ans de carrière, entre autres, en tant que cantatrice de la célèbre compagnie Shawa. Ancienne sociétaire également du groupe Shawa, Ramatou Hassane a la double casquette de choriste et de chorégraphe du groupe. Nana Mallan Garba, elle, émerveille de sa voix les Nigériens depuis l’école primaire et par le biais de la radio où elle est animatrice en langue haoussa.
Sôgha qui signifie « beau » en langue zarma-songhaï est une profusion de talents et l’illustration d’un pays qui souhaite favoriser l’expression des femmes dans une société très traditionnaliste. Les dames de Sôgha ont déjà fait des émules parmi leurs congénères, assure Aichatou Ali Soumaila. Normal, car par monts et par vaux, parfois avec leurs enfants sous les bras, elles remplissent de fierté toute une nation qui attend désormais impatiemment leurs productions. La dernière en date, Aïr Ténéré , est un album de 12 titres qui fera à n’en point douter de nouveaux mélomanes. Qui croise leur route ne saurait rester insensible aux exceptionnelles voix de Sôgha et aux porte-voix d’une culture nigérienne qui veut se laisser découvrir.
Contacter le groupe Sôgha :
Tél : +227 20 72 41 31 – 20 72 28 74
Email : groupesogha@yahoo.fr