Trois Britanniques ont été condamnés, vendredi, à la prison à perpétuité pour le meurtre du jeune Sofyen Belamouadden, en mars 2010, dans une station de métro à Londres.
A vie ! Dans l’histoire tout le monde l’aura perdu, la vie, d’une manière ou d’une autre. Obi Nwokeh, dix-neuf ans, Christopher Omoregrie, dix-huit ans, et Samson Odegbune, dix-huit ans, ont été condamnés vendredi par la Cour d’Old Bailey, à Londres, à la réclusion à perpétuité, assortie d’une période de sureté de dix-huit ans, pour avoir, en mars 2010, poignardé à mort un ressortissant marocain de quinze ans, Sofyen Belamouadden. Une attaque qualifiée de « féroce et impitoyable » par le juge Christopher Moss, rapporte The Guardian.
Flashback
La scène se passe dans la station de métro de Victoria, à Londres. L’une des gares les plus fréquentées de la capitale anglaise. Douze adolescents en uniforme scolaire poursuivent Sofyen avant de lui assener plusieurs coups de couteau au milieu de la foule. L’attaque était planifiée. La veille, une rixe avait éclaté entre gangs scolaires rivaux. Le soir même, un groupe d’adolescents organise le meurtre via le réseau social Facebook. Ils décident alors de se rendre dans l’école de Sofyen armés de couteaux et de sabres. Mais l’attaque survient finalement dans la gare, et c’est Sofyen, seul contre tous, qui aura finalement payé pour tout le monde. Les agresseurs prennent ensuite la fuite, laissant le jeune adolescent pour mort.
Procès
Au total, vingt jeunes ont été arrêtés au cours de l’enquête. Adonis Akra, Samuel Roberts et Femi Oderinwale ont été reconnus coupables d’homicide involontaire et condamnés à douze ans de prison chacun. Tyrone Richards, dix-sept ans, et Enoch Amoah, dix-neuf ans, ont été reconnus coupables de complot et condamnés à sept ans d’emprisonnement. Quatre autres ont écopé d’une peine de deux ans ferme. Trois adolescents ont été relaxés et Victoria Osoteku, dix-neuf ans, la seule femme inculpée, a été reconnue coupable d’homicide involontaire et devrait être condamnée la semaine prochaine. Enfin, les quatre derniers sont toujours en attente d’être jugés.
Réactions
Le père de Sofyen, Abdeslan, cinquante et un ans, avait indiqué au quotidien The Telegraph, que son fils était un footballeur prometteur qui rêvait de jouer pour l’Angleterre. « Il était une star en devenir. Il était un excellent joueur complet. Il est né et a grandi à Londres et a souvent parlé de son ambition de représenter l’Angleterre dans la dernière Coupe du monde. (…) Je ne cherche pas à me venger des coupables (…) J’attends que la justice fasse son travail. Je pense souvent à la souffrance qu’il a dû vivre ce jour-là. Il a été pris à partie avec une telle sauvagerie et je n’étais pas là pour le protéger », avait-il déclaré au moment des faits.
« J’espère que le souvenir de ce qu’ils ont fait à mon fils vit avec eux tous les jours », avait, pour sa part, déclaré la mère de Sofyen, Naima Belamouadden.
Sofyen Belamouadden, comme ses meurtriers, vivait dans l’Ouest londonien. Selon ses proches, il était promis à une belle carrière de footballeur. La presse locale affirme même que le club de Chelsea avait remarqué le jeune Marocain.