Longtemps marginalisé, le sodabi, un alcool traditionnel béninois à base de vin de palme, connaît aujourd’hui une ascension fulgurante.
De son mode de préparation artisanale aux versions revisitées qui séduisent les marchés internationaux, découvrez les secrets de cette boisson emblématique.
Une tradition artisanale au cœur du Bénin
Le sodabi tire ses origines d’une méthode de distillation artisanale pratiquée dans les villages du Bénin. Tout commence avec le vin de palme, obtenu par la fermentation naturelle de la sève de palmier à huile.
Pour produire ce spiritueux, le vin de palme est d’abord laissé fermenter pendant trois jours. Il atteint ainsi un taux d’alcool de 3 % à 6 %. Il est ensuite chauffé dans un tonneau relié à un système de condensation rudimentaire. Sous l’effet de la chaleur, l’alcool s’évapore. Puis, il se condense dans un tonneau refroidi à l’eau, et redevient liquide. Il devient donc prêt à être consommé ou commercialisé.
Cette production, bien qu’artisanale, reste d’une grande précision et exige un savoir-faire transmis de génération en génération.
Le sodabi revisité : une conquête internationale
Si le sodabi est traditionnellement consommé dans les kiosques et buvettes locales, il s’invite désormais dans les bars branchés de Cotonou et même à New York. À l’origine de cette transformation, des entrepreneurs audacieux comme Jack Muhleman, un Américain tombé sous le charme de cette boisson lors d’un voyage au Bénin.
Son projet, le « Tambour Original », modernise le sodabi tout en respectant ses racines. Grâce à des équipements ultra-modernes, ce sodabi raffiné est aujourd’hui exporté aux États-Unis, où il rivalise avec des spiritueux de renommée mondiale comme la vodka et la tequila.
D’autres marques locales, telles que « King of Soto », démocratisent également cette boisson sur le marché béninois. Elles la rendent accessible dans les supermarchés et les bars.
Une identité culturelle et un avenir prometteur
Au-delà de son goût unique et de sa puissance comparable à celle des grands spiritueux internationaux, le sodabi incarne une fierté nationale. Accessible à toutes les couches sociales, il est autant apprécié par les intellectuels, les jeunes, que les étrangers.
Avec la montée en puissance des versions modernisées et le succès des exportations, le sodabi semble promis à un avenir radieux. Son histoire démontre comment une tradition ancestrale peut s’adapter à un marché mondial tout en préservant son authenticité.