La date du 12 avril 2011 marque une étape dans l’histoire du cinéma malgache. Une quarantaine de sociétés de production et d’associations de cinéma se sont réunies pour annoncer officiellement la mise en place du Syndicat Matihanina Sarimihetsika Malagasy (SMS), le premier syndicat de professionnels du cinéma de Madagascar.
Depuis mars 2011, plusieurs sociétés de productions malgaches planchaient sur le projet. Editer les statuts et définir les membres du bureau de cette coalition de professionnels du cinéma furent la première étape. Présidé par Gérard Razafindrakoto, réalisateur, producteur et acteur de la société Scoop Digital et représenté par Victor Ratsimbazafy, le nouveau syndicat a donné sa première conférence de presse dans les locaux du Ministère de la Jeunesse, du Sport et des Loisirs d’Antananarivo.
A compter de ce jour, le Syndicat travaillera conjointement avec les institutions publiques telles que la gendarmerie, la communauté urbaine, la sécurité publique et la justice pour lutter contre le piratage, structurer les métiers du cinéma et le statut des artistes.
Dans un pays où les remaniements de gouvernement sont fréquents – trois ministres de la Culture et du Patrimoine en un an – la mise en place d’un réseau de professionnels est un évènement marquant. Pourtant, toutes les sociétés de production n’ont pas encore adhéré au syndicat. Dans les coulisses, certaines soupçonnent une prise de pouvoir de certaines sociétés face à l’Office Malgache des Droits d’Auteurs (OMDA) qui avait instauré en novembre 2010 la création d’hologrammes apposés sur les DVD mis en vente.
A travers ce copyright visant à vérifier l’authenticité des produits mis sur le marché, le gouvernement se positionne dans le contrôle de l’édition de DVD, donc dans celui des taxes sur les produits distribués. Pour les sociétés qui souhaiteraient éviter de payer des taxes en ne déclarant pas les chiffres réels de leur distribution, ce décret est un danger. Mais pour le reste de la profession, l’initiative reste prometteuse.